Intervention de Stéphane Weisselberg, conseiller Municipal Citoyen sur le dossier « Terminal de collecte des déchets par pneumatique » au conseil municipal du 27 janvier 2010
Mme le maire,
Ce dossier n’en finit pas d’agiter le microcosme romainvillois et de revenir en débat au conseil municipal. Vous le savez, depuis le début, sans contester le caractère innovant du dispositif de collecte des déchets par aspiration pneumatique, nous en avons remis en cause le caractère écologique et la priorité politique ! je vous ai posé beaucoup de questions techniques auxquelles, il est vrai, vous avez souvent répondu de façon convaincante, à la grande nuance près du financement et du coût de fonctionnement.
Et depuis tous ces débats, il y a eu la fameuse réunion publique du 1er décembre 2009 qui m’a persuadé du mal fondé de ce projet pour une commune comme la nôtre.
Et ceci, pour au moins 4 raisons :
1) Il est inacceptable que les représentants de Veolia, Envac et Eiffage qui constituent le groupement d’entreprises avec le cabinet d’architectes Reichen, pour la collecte automatisée, se soient comportés de la sorte avec tous les Romainvillois venus dire leurs inquiétudes !
Qu’ils aient vanté les mérites de leur savoir-faire par l’intermédiaire d’outils et arguments promotionnels parfois grossiers et quelquefois spécieux fait partie du « jeu » de l’organisation d’une telle réunion. Mais qu’ils aient tenu autant de propos déplacés, agressifs et infantilisants à l’égard des habitants de notre commune venus leur porter la contradiction ou tout du moins les presser de donner des explications vertueuses sur ce qui est inconnu, inexpérimenté en France et parait disproportionné pour Romainville, relève du scandaleux et du surréaliste !
Qu’il n’y ait eu dans ces instants aucun élu de la majorité municipale, qui reprenne et recadre ces responsables d’entreprises, en dit forcément long sur le primat du pouvoir économique sur le pouvoir politique !
Enfin quand même, qu’il s’agisse de la participation financière de la ville ou des subventions d’autres collectivités territoriales, cela concerne tous les contribuables.
L’utilisation de l’argent public mérite de la part de ceux qui en choisissent la répartition comme de ceux qui le perçoivent l’infini respect de ses contributeurs !
2) nous ne comprenons pas pourquoi il y a un tel écart entre l’estimation des coûts de fonctionnement indiqué dans le document distribué à tous les élus en novembre dernier (dont soit dit en passant je ne vois pas pourquoi vous avez affirmé qu’il n’était pas public) : je cite p.60 total exploitation pour les deux villes 408 890 euros HT et le montant de 300 000 euros que vous avez annoncé en réunion publique. La différence est de taille et elle est d’autant moins compréhensible que les nombreuses études menées par l’association « UFC que choisir » estiment que le coût de ramassage par pneumatique revient à 435 euros la tonne contre 245 euros pour le système de containers et 100 euros la tonne pour le système actuel de camions/bennes !
3) Ce projet gèle, de fait, le développement du tri sélectif et la possible valorisation des déchets, notamment organiques.
4) Pour une municipalité qui se targue à travers les ateliers urbains d’associer les habitants aux projets de la ville, la seule réunion organisée le 1er décembre, était une présentation du dispositif déjà entériné et qui mettait les habitants devant le fait accompli.
Il aurait été pourtant plus simple et plus efficace de les réunir bien en amont pour se rendre compte à quel point ce projet ne correspondait pas à leurs attentes et/ou de prendre le temps de les convaincre pour les associer à la réflexion !
C’est ainsi que la municipalité et le promoteur Nexity auraient été bien avisés de renseigner les futurs romainvillois sur l’existence et la proximité de la centrale d’aspiration avec leurs logements ainsi que sur l’abandon d’une construction semi-enterrée entraînant l’édification d’un bâtiment de 10m de haut !
J’ajoute que le compte-rendu de la réunion publique à laquelle je faisais allusion plus haut dans mon propos, dévoilé dans le bulletin municipal de décembre fut un modèle du genre : langue de bois, mensonges par omission, contrevérités affligeantes et finalement propagande outrageante d’un autre temps !
Ma vision de la politique est que, d’une part, je ne peux concevoir un tel projet contre, sans ou malgré l’avis des habitants et que, d’autre part, l’argument d’autorité est un aveu de faiblesse et d’impuissance !
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