Je ne vais pas jouer les grincheux, mais la super production de la Warner consacrée à Sherlock Holmes n’est pas convaincante. Trop de bruits, trop de fureur, trop
d’effets spéciaux, trop d’agitations… Je ne suis pas contre les dépoussiérages des grandes icônes, mais le personnage de Conan Doyle est mal incarné par Robert Downey Jr (et pire encore par Jude
Law qui coiffe le melon du Dr John Watson).
Non que Robert Downey Jr soit mauvais, mais il est trop sexuel, trop musculaire, trop excité, trop américain pour supporter la retenue toute britannique frottée d’excentricité pince-sans-rire que
portaient les interprètes historiques.
Sur la cinquantaine de comédiens et d’acteurs qui ont joué le rôle du détective au siècle dernier, le premier apparu à l’écran en 1929 s’appelle Clive Brook, il serait l’inventeur de la
formule : « Elémentaire mon cher Watson… » On en retiendra que cela de sa prestation. En revanche en 1939, l’éminent comédien Basil Rathbone endosse l’habit de Sherlock avec Nigel
Bruce comme compagnon de tabagie et d’enquête : les fanatiques applaudissent. Meilleur encore aux yeux des adulateurs, il faut citer Jeremy Brett, excellent acteur anglais à la longue
filmographie, qui a incarné le détective de Baker Street pendant les quatre saisons de la série réalisée par Granada entre 1984 et 1994.
Théâtral, égocentrique, méprisant, attentif, diabolique, fragile et brutal, Jeremy Brett était au plus près de la gestuelle et du tempérament du héros de Conan Doyle. A voir et à revoir pour
oublier Robert Downey Jr.