« Le Ministère a choisi délibérément d’évacuer du programme de SES proposé en classe de seconde la plupart des questions de société qui y étaient abordées jusqu’à présent : suppression des questionnements sur l’emploi et le chômage, sur l’investissement, sur les revenus et les inégalités ou encore sur les transformations de la famille au profit de questions sur l’épargne, la fixation des prix (y compris du prix d’équilibre) dans une perspective positiviste et monolithique de l’économie ». (Source).
Le chômage disparaît car il n'est qu'un épiphénomène économique lié à la responsabilisation de chacun (la cohésion du groupe contre les assistés). Une société modèle émerge de cette manipulation. Une fois n'est pas coutume, il faut admettre la cohérence de ce dispositif avec l'approche économique de ce gouvernement. Le chômage, les inégalités sont relégués habilement aux conséquences punitives du non-méritant, quotité négligeable, le système procède purement à son exclusion définitive.
Étudier superficiellement, selon ces nouveaux indicateurs, orientent les réponses aux éventuelles questions soulevées. L'État se défausse allégrement de ses casseroles et transforme le système en marché concurrentiel en retenant uniquement un postulat celui du « plein emploi ».
La force de ce passage à la trappe génère une conception unique, celle du seul système référent « le nouveau capitalisme libéral mais un peu régulé quand même, au niveau des prix ».
Cet arrangement discret au cœur des programmes scolaires porte un nom : La propagande. Les systèmes démocratiques disposent de la publicité, à haute dose, pour développer les besoins compulsifs d'achat nécessaires au rythme effréné de cette économie de marché et de prétextes d'amélioration ou d'évolution pour propager leur idéologie.
On peut s'étonner d'une réforme quasi confidentielle, pas de communication tapageuse de la part du gouvernement, sans doute pour éviter les réactions semblables à celles du remaniement de la partie « histoire des colonies » dont le revers cuisant a imposé, dorénavant, d'user de plus de discrétion.
Le bien-fondé de mesures non claironnées à mettre au profit d'un bénéfice commun, au moment où se jouent des élections importantes, devrait déclencher une certaine inquiétude.
« Un enseignement en économie pour tous » dit M. Chatel.
Raccourcir, ça allège les heures de cours, ça tombe bien, il y a de moins en moins de profs... Les économies de l'économie.
… Et surtout, le chômage a été réduit à néant, pas seulement dans le cadre de la formation des esprits, les statistiques le prouvent. Les nombreuses radiations occultées permettront, une fois de plus, de saluer les retombées de l'action du gouvernement, 1 million de chômeurs en moins sur 2010 (la fin de droits, c'est une victoire de l'économie sur les finances publiques).
La relance de l'emploi à l'Elysée risque de ne pas être significative dans les chiffres, un clandestin ça compte ?
Agathe
Un lien particulièrement intéressant qui en dit long sur la gestion du chômage
http://www.liberation.fr/societe/0101615830-le-chomage-banni-du-programme-d-eco-de-seconde
http://www.rue89.com/2010/01/26/le-chomage-disparait-du-programme-deconomie-de-seconde-135580
DANIELE HUILLET ET JEAN MARIE STRAUB : En rachachant
envoyé par 0emile. - Court métrage, documentaire et bande annonce.