Remonté comme une pendule, Galouzeau n'a pas trainé. Comme à la parade, il a remercié le tribunal correctionnel pour son courage, se disant fier « d'être le citoyen d'un pays, la France, où l'esprit d'indépendance reste vivant. » Celle-là il ne pouvait pas la rater ! A peine le temps de faire ses civilités, le voici qu'il s'élance dans le cynodrome comme un mort de faim. Entre deux coups de colliers, compassionnel, il psalmodie devant les caméras : « Je n'ai aucune rancœur, aucune rancune”. A d'autres, Dominique ! La foulée légère, la main lourde, il livre à l'objectif des bribes de son trauma : “J'ai été blessé par l'image que l'on a voulu donner de la politique, de l'engagement qui a été le mien pendant trente ans, et c'est vers l'avenir que je veux me tourner pour servir les Français et contribuer, dans un esprit de rassemblement, au redressement de la France. »
Ce subit « redressement de la France » a dû fortement saisir les esprits du côté du Château. Les choses se compliquent pour monsieur Nicolas Sarkozy, l'hystérie le guette. Ses nuits vont être courtes et agitées. Son entourage a intérêt à se tenir à carreau. Écouter et obéir, tel doit être le mot d'ordre dans les services. Imaginez un instant : si au mécontentement général du peuple de gauche, nous ajoutons les déçus de la droite, assez nombreux, dont Galouzeau pourrait devenir très vite le chef de file, cela ne fait maintenant aucun doute, Nicolas Sarkozy risque de se souvenir de ce 28 janvier, jour de ses 55 ans, comme d'un jour à marquer d'une pierre noire.