La prostitution sur la rue Ste-Catherine dans Hochelaga-Maisonneuve fait peur aux fonctionnaires du Centre local d’emploi (CLE). La directrice général de la corporation de développement de l’est de Montréal (Cedest), Thérèse Ste-Marie propose qu’on déménage le poste de police 23 sur Ste-Catherine. Le maire d’arrondissement, Réal Ménard entérinerait la proposition de Thérèse Ste-Marie.
C’est ce que nous apprends le journaliste Serge Labrosse du Journal de Montréal dans son édition du 12 janvier.
Déménager la police pour faire peur aux prostituées
Je trouve très étrange que des fonctionnaires en arrive à faire déménager leur lieu de travail. Encore plus pour la raison évoquée. Parce qu’il y a de la prostitution sur Ste-Catherine. Est-ce que les prostituées sont si dangereuses et agressives? Peut-on supposer que la majorité des prostituées sur Ste-Catherine sont aussi sur l’aide sociale et fort possiblement des “clients” de ce centre local d’emploi. Si ces fonctionnaires ont peur des prostituées comment font-ils pour faire leur travail dans Hochelaga-Maisonneuve avec ces prostitués comme “client”?
En installant le poste de police près du Centre local d’emploi on espère faire peur aux prostituées et les éloigner de ce secteur. On veut déménager le problème ailleurs. Mais est-ce qu’on règle le problème? Est-ce que de faire peur aux personnes peut-être les plus démunies et fragilisées d’Hochelaga-Maisonneuve est la bonne chose à faire? Est-ce que de tasser des prostituées en les considérant comme des “problèmes” est une saine gestion sociale de bon père de famille?
En “tassant’” les prostituées plus loin, est-ce que nous allons faire peur à d’autres fonctionnaires ou irriter d’autres citoyens? Est-ce qu’à ce moment-là Thérèse Ste-Marie va nous proposer de redéménager le poste de police 23? On pourrait installer le poste de police 23 sur des roulettes pour en faciliter ses déménagements!
Un centre d’aide pour prostituées
Et si au lieu d’un poste de police pour tasser le problème on installait un centre d’aide et de soutien pour ces femmes? Si au lieu de policiers, on offrait des intervenants sociaux, des infirmières, des médecins…? Ou encore un local pour offrir un café à ces prostituées, un lieu de repos, pour qu’elles se sentent en sécurité, parler de ce qu’elles vivent. Un lieu où elles pourraient même s’exprimer artistiquement? Ce sont du moins des propositions qui avaient été soulevées par une table de concertation sur la prostitution dans Hochelaga-Maisonneuve il y a environ 7 ans.
Au lieu de tasser des citoyennes fragilisées et démunies vers d’autres lieux, quelles sont nos responsabilités envers elles? Jusqu’où les tasserons-nous avant que quelqu’un se sentent responsables envers elles? Une prostituée sur le coin de Ste-Catherine est-elle une citoyenne qui a le droit à des services?
Conseil d’arrondissement et table de concertation
À noter qu’au prochain conseil d’arrondissement du 19 janvier à 19:00 heures à la Maison de la culture Maisonneuve (4200 Ontario est) citoyens et intervenants veulent interpeller le maire d’arrondissement Réal Ménard sur la prostitution dans le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve. Réal Ménard nous annonce la création d’une table de concertation sur la sécurité urbaine. Est-ce la répétition de ce qui s’est déjà fait il y a 7 ans? Des propositions qui demeurent lettres mortes? Un rapport qui dort sur les tablettes?
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