Quels sont les buts des initiants ici ?
Voici comment est présentée cette initiative par 20minutes.ch version papier, le 27
janvier 2010, qui diffère sensiblement de la version en ligne ici :
Titre : La droite dure lance son offensive anti-avortement (version papier).
Titre : Un comité s'attaque au remboursement des avortements (version en ligne).
Tout le reste est à l'avenant.
Il est évident que les rédacteurs des agences de presse ATS/AP/POM, auteurs du communiqué paru dans la version papier, n'apprécient guère cette initiative qui doit
recueillir 100'000 signatures d'ici le 26 juillet 2011 pour être soumise au vote du peuple ultérieurement. Comme ils emploient le terme d'offensive, je me crois autorisé à les qualifier de
défenseurs de l'avortement remboursé.
Je ne suis guère convaincu que le nombre d'avortements en Suisse - 10'000 par an - sera réduit par l'aboutissement d'une telle initiative. S'il l'est jamais, il le sera non pas par une
loi, mais par un changement des mentalités, par une double prise de conscience : celle du suicide collectif auquel cet acte contribue - comme le faible nombre de naissances - et celle de
l'atteinte à la vie d'un être humain qui n'appartient pas plus à la mère qu'au père, mais à lui-même et à Dieu [la photo ci-dessus provient d'ici].
Je ne suis guère convaincu que les coûts de la maladie seront réduits non plus de manière significative par un tel aboutissement.
Je suis beaucoup plus convaincu par l'argument que l'avortement n'est pas une maladie - la grossesse non plus d'ailleurs.
L'argument le plus fort encore - parce que concis et percutant - me semble être celui que l'on peut trouver sur le site du PEV de Genève ici :
"Personne ne doit être tenu de financer avec ses primes les avortements d’autrui"
Hormis, peut-être, les cas de viol et, plus certainement, les cas de mise en danger de la vie de la mère, l'avortement est un choix personnel, un libre choix, depuis qu'il est devenu légal. Ce
qui sous-entend une responsabilité personnelle. Les militants pro-avortement - qui dissimulent la chose sous l'acronyme banal et inapproprié d'IVG - on n'interrompt pas une
grossesse, on ne peut que l'arrêter définitivement - ne se disent-ils pas pro-choix ?
Les questions de principe me paraissent donc plus importantes que les questions pécuniaires. Je n'en veux pour preuve que l'encadré de l'édition de 20minutes.ch version papier qui dit
ceci, sous le titre "Une naissance coûte plus chère" :
"Selon le comité, cesser le remboursement des IVG réduirait les coûts de la santé de 15 à 20 millions de francs par an. Pourtant le prix d'un avortement est de
3500 fr. via une opération. En comparaison, une naissance coûte 6000 à 10000 fr. En Suisse, l'IVG est libéralisée, sous certaines conditions, dans les douze semaines après les dernières
règles".
Ces calculs sordides peuvent s'interprèter au moins de deux façons. La plus claire est de dire que la mise au monde d'un être humain vaut plus financièrement que sa mise à mort. La plus
sombre est de dire qu'il vaut mieux avorter que de donner la vie puisque c'est moins cher.
Jean-Paul II ne parlait-il pas de "culture de mort" ?
Francis Richard
Nous en sommes au
558e jour de privation de liberté pour Max Göldi et
Rachid Hamdani (de droite à gauche), les deux otages suisses en Libye