Merci
Nous avons, par tous les moyens, signifié notre solidarité avec Haïti et les Haïtiens. Nous avons pleuré, nous leur avons envoyé des témoignages de sympathie, nous sommes restés rivés des heures devant notre téléviseur comme hypnotisés par l’ampleur de la catastrophe; nous avons lu tous les articles qui ont été écrits où chacun y est allé de sa vision des choses, nous avons donné beaucoup d’argent et en donnerons encore; les artistes se sont, comme toujours, mobilisés pour faire ce qu’ils savent faire le mieux, chanter, danser, jouer de la musique pour convaincre le plus de gens possible de donner des sous, car Haïti doit maintenant se reconstruire.
Chacun a ses motivations pour aider, certaines sont moins nobles que d’autres. Mais, il appartient aux Haïtiens d’analyser le tout et d’y voir clair.
Je laisse à d’autres les analyses sur les causes profondes des problèmes que Haïti a connus depuis son accession à l’indépendance et je sais que certains abrutis s’empresseront d’utiliser l’exemple haïtien pour torpiller le rêve de millions de Québécois de se donner un pays. Je les laisse paître !
Malgré tous les assauts, les boycottages, les blocus, etc. que ce peuple a connus depuis 1804, l’année de son indépendance, il a su survivre, développer sa propre culture et protéger sa langue, le français. Rappelons que Haïti est le seul pays francophone indépendant des Caraïbes.
Quand chacun aura fait son deuil, quand les plaies encore béantes se seront cicatrisées, nous pourrons alors parler d’opportunité. Une opportunité extraordinaire de recommencer à zéro, sur la base des acquis historiques et politiques de ce peuple courageux et résilient.
Je suis très optimiste depuis que j’ai lu les propos qu’a tenus le premier ministre d’Haïti, Jean-Max Bellerive, lors de sa rencontre avec Harper : « Nous avons besoin de parler avec nos partenaires pour leur expliquer ce que nous voyons sur le moyen et le long terme [...] et voir quel type de soutien, d’accompagnement, on peut avoir en étant clair que les premiers responsables de ce qui doit se faire en Haïti aujourd’hui et demain ce sont les Haïtiens. » Les propos de l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot dans le magazine « Le Point » sont aussi très rassurants.
Aviez-vous remarqué ?
À tous les Québécois qui, comme moi, sont restés des heures devant leur téléviseur, je demande : « Avez-vous remarqué ? Qu’est-ce qui vous a le plus frappé ? »
Premièrement, malgré tous les malheurs qui ont frappé Haïti, je n’ai entendu aucun Haïtien remettre en question ou attribuer leurs malheurs à leur indépendance politique ! Au contraire, la majorité tient à tout reconstruire et leur premier ministre l’a clairement affirmé : « … les premiers responsables de ce qui doit se faire en Haïti aujourd’hui et demain ce sont les Haïtiens. »
Deuxièmement, nous savons tous que Haïti est un pays extrêmement pauvre et qu’en comparaison, le Québec jouit d’un statut économique que les Haïtiens pourraient facilement nous envier. Cependant, la deuxième chose qui m’a frappé au plus haut point, c’est la qualité de leur langue et le respect qu’ils y vouent. Du plus jeune au plus vieux, tous ceux que l’on a interviewés s’exprimaient dans un français impeccable. Ici, au Québec, avec tout notre argent et les centaines de millions que nous consacrons à l’éducation, nous sommes encore loin du compte.
Je vous ai fait part de mes réflexions et vous exhorte d’y réfléchir aussi dans l’intimité de votre conscience et de votre cœur.
Voilà deux belles leçons que nous donnent les Haïtiens !
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Merci Haïti !