Même si la maison-mère de wikio est désormais domiciliée au Luxembourg, l'entreprise a été créée par le Français Pierre Chappaz. Wikio est à l'origine un portail d'information, mais, à la différence des autres plate-formes, cultive une relation très particulière avec les blogues. Dans ce domaine, c'est même l'un des rares portails à faire une recension organisée et pertinente, pratique qui n'existe quasiment nulle part ailleurs. Ses concurrents sont trop verts (blogonet) ou défaillants depuis un moment (Technorati) ou encore trop peu connus (Allianzo). Aucun annuaire de blogues n'a eu pour l'instant l'idée d'associer presse et blogues. C'est une spécificité de wikio. Wikio a également une originalité assez rare, par les temps qui courent, dans le domaine de la presse en ligne : wikio est rentable. Rentable au point d'avoir envisagé de racheter le Post, lourdement déficitaire. Conjuguer rentabilité et popularité n'est pas un exercice facile.
J'observe la montée en puissance de wikio depuis un moment : d'abord ignorée du plus grand nombre, petit à petit, l'entreprise gravit les échelons. Elle développe désormais des partenariats (Elle, LH2, Nouvel Obs), s'étend à l'international (wikio italien, anglais, allemand, américain, espagnol) et tente de fédérer les contenus, désormais, pour leur donner une dimension internationale. C'est une société qui recrute, et qui dispose d'outils performants en plusieurs langues de surcroît. Si je demeure un afficionado de Google actualités, wikio a en revanche pris petit à petit la place de Yahoo News dans ma quête d'informations fraîches et originales. A vrai dire, Wikio a su s'adjoindre les services de techniciens compétents et lettrés, capables de percevoir aisément les enjeux et les forces sous-marines à l'oeuvre dans le grand bourbier électronique.
Wikio trace son petit bonhomme de chemin, et seul l'avenir dira si son modèle de développement économique est pérenne. Mais j'ai l'oeil rivé sur ses activités, et si, en son temps, faute de sous j'ai raté l'introduction en bourse de Google, je ne raterai pas celle de Wikio si jamais la société devait être introduite en bourse...