Bande dessinée - 112 pagesEditions Delcourt - janvier 2009
Dans un village un peu replié sur lui-même, la vie s'organise autour de la scierie pour les uns ou des vignobles pour les autres. Dans cette population divisée, ces deux corps de métier sont tels deux clans rivaux qui se détestent. Et puis il y a Martial, jeune adolescent, qui ne tient pas à faire comme ses parents, et Terence, le simplet à la figure amochée, qui vit en marge. Le jour du mariage de son frère, Martial sera très mal à l'aise, et ouvrira le feu sur la foule en fête. Pourquoi ?On est à la campagne, y'a l'herbe, le vent qui s'engouffre par les fenêtres ouvertes, le ciel bleu... Il y ferait bon vivre, mais voilà : l'histoire s'ouvre sur un drame qui vient d'avoir lieu, une tuerie lors d'un mariage, le geste de folie d'un adolescent. Pour comprendre, comme dit Martial, il y a des spécialistes pour ça. Néanmoins, jusqu'à la dernière page, on reste scotché aux cases qui défilent pour enfin saisir les motivations de ce jeune homme, blessé, profondément blessé et dégoûté d'appartenir à la même communauté humaine que son frère et ses amis, que ses parents, ... qui sont enferrés dans des clivages stupides et qui pensent légitime de commettre des actes de violences gratuite envers un homme, si ce dernier est le fou, le souffre-douleur du village, le marginal.Le scenario de cette bande dessinée est très habile, et par cette progression terrifiante, - bien que l'on en connaisse l'issue -, et par les intensités variables du graphisme des cases, on est, encore plus que spectateur, acteur de ce drame, car le visage de Martial nous échappe, il est noirci, ou hors champ...Cet album est l'adaptation très réussie du roman éponyme, de Guillaume Guéraud. La violence est dans le pré...L'avis de Nota Bene - NotaBeneUne interview d'Alfred - France2