Décomplexé, Clint Eastwood ne cherche plus à gagner l'adhésion et même l'admiration du public. Sans calcul, le futur octogénaire s'autorise une petite récréation. Déjà labellisé "réalisateur accompli", celui-ci n'a plus rien à gagner, depuis Mystic river, Million Dollar Baby ou Gran Torino. Invictus , film à la fois plaisant et émouvant, tourne souvent à bas régime. Certains scènes superflues ,sont malgré elles, hilarantes! L'arrivée en hélicoptère de Mandela, sous un air de musique larmoyant, sonne faux et vire à la franche rigolade. Difficile de rester impassible devant cet effet de mise en scène un peu grotesque.Où avait il donc la tête, Eastwood, habitué à plus de subtilité? Les répliques censées être percutantes, manquent l' impact recherché. Type: Pienar qui confie à sa copine sa "mission" dictée par Mandela , à savoir gagner la Coupe..."He wants to win the World Cup...", puis s'ensuit ...un long silence! Mystique.
Le premier quart d'heure poussif cède le pas à une bonne dynamique. L'angle, celui d'aborder le post-apartheid via le sport, est original et bien choisi. Les acteurs, Matt Damon en tête, assurent une belle prestation physique et vocale (cf l'accent). L'émotion pâtit à cause de passages trop attendus, inutiles. Tout le savoir-faire d'illusionniste d'Eastwood, c'est de nous bercer, de nous transmettre les ondes positives de Mandela, l'esprit d'équipe de Pienaar. "Je suis le maître de mon destin. Je suis le capitaine de mon âme.", propos tenus par Mandela dans Invictus, clôturent cette fin bien ficelée et illustrée. Le fils d'Eastwood imprime bien sa patte musicale mais ce n'est pas suffisant. La faute au père qui ne porte pas assez son film.
Dessin d'Alic'e/: Clint Eastwood, lifté pour la World Cup 1995!