Auditionné par la Commission du développement durable de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Borloo, Ministre de l'Ecologie, a mis en garde contre les conséquences d'une présentation trop négative du résultat du sommet de Copenhague sur le climat de décembre 2009, laquelle ferait le lit de l'aquoibonnisme.
L'expression me paraît bien choisie. Au terme du Sommet de Copenhague, auquel j'ai pu participer en tant qu'observateur, j'avais écrit ceci : "Concrètement, le sommet de Copenhague peut avoir une onde de choc très négative si la sinistrose règne. Les climatosceptiques tireront parti de cet échec pour tenter de valider leurs théories fumantes. Les citoyens seront à leur tour victimes du syndrome de l’ "à quoi bon?" : à quoi bon se battre pour l’équilibre de la planète si même nos dirigeants ne le font pas ?"
En ce début d'année 2010 post Copenhague, le fond de l'air est à la sinistrose ou tout du moins à la mélancolie. Les Français auraient trop entendu parler d'environnement, tout serait bloqué, la taxe carbone est retoquée, Copenhague est un échec, le thon rouge continue d'être pêché etc etc....
Tout ceci est exact mais le devoir d'un homme politique, à mon sens, n'est pas que de faire des constats moroses. C'est aussi de défendre un projet pour en sortir. La responsabilité se situe quelque part entre la naïveté et l'aquoibonnisme.