Il y avait beaucoup à faire. Et pourtant l’équipe de Zone d’Ombre est pléthorique. Et pourtant elle a des moyens, financiers du moins, à défaut d’avoir des idées et surtout de la méthode.
Mais dans un décor qui ressemblait à un poulailler noir métal mi Galliano-mi Gaultier acheté aux soldes, le magazine Zone d’ombre qui se propose pompeusement de « faire la synthèse d’une affaire et d’apporter un éclairage sur les zones restées obscures » a livré hier soir un numéro totalement vide de sens et d’intérêt qui n’était en fait qu’une vague compilation d’images d’époque.
Conjuguée à la vue imposée d’une brochette de has-been arrivés pour vendre leurs salades et qui n’ont strictement rien apporté de nouveau eux non plus. Pas une virgule, pas un nom, pas une idée, pas un quelconque élément qui puisse faire avancer la vérité.
Une vérité tronquée et truquée par deux juges d’instruction aussi nuls et têtus l’un que l’autre, et qui, mais ça n’est pas une nouveauté, ont la conscience d’avoir fait leur devoir, à l’époque, « au plus près de leur intime conviction » (tellement intime qu’elle en devient elle aussi une zone d’ombre), et qui même après une quinzaine d’années, n’ont pas changé d’un iota.
Il existe en janvier 2010 une série importante de « rescapés » de l’OTS, qui vivent à gauche et à droite, proches ou moins des lieux des drames. Il existe aussi une bonne vingtaine de questions de fond restées sans réponse et sans enquête réelle.
Les concepteurs du magazine ont préféré laisser dormir ces témoins d’une époque dans une ombre qui rime avec le titre de l’émission plutôt que de chercher. Mais c’est vrai, chercher ça demande du boulot, et comme le boulot ça fatigue …
Ce n’est pas en dormant et en travaillant à la petite semaine qu’on apportera un éclairage nouveau. Et ce n’est pas le dénommé Dauvergne, ancien prêtre de la secte reconverti en conteur merlino-graalo-dolmeno-épique et « fait pour la scène » selon lui qui aura amélioré la qualité du débat.