Rien que ça. Et l'un des moteurs de cette contestation, c'est le livre Mon ami Stieg Larsson, du suédois Kurdo Baksi, qui a rencontré le journaliste dans les années 90. Voilà ce qu'il en retient : « Stieg Larson est un journaliste médiocre, il n'a pas pu écrire ce best-seller. »
Larsson peut se retrourner dans sa tombe
D'ailleurs, dans le quotidien Dagens Nyheter, un autre auteur s'en prend à lui, Anders Hellberg, collègue de Larsson entre fin 70 et début 80, pour TT. Registre de langue assez pauvre, syntaxe chancelante, voire déplorable, Anders enfonce le clou, tout en reconnaissant que Stieg était une sorte de Wikipédia humain.
Et tout le monde d'aboutir à la même conclusion : c'est forcément sa concubine, Eva Gabrielsson qui est l'auteure de la trilogie. Compagne du romancier, elle nie pour le moment et fermement cette hypothèse et recommande d'attendre le livre qu'elle fera paraître prochainement. Et que Actes Sud publiera, mais pas à la même date apprend-on.
Si elle n'a jamais caché avoir pris une grande part tout à la fois dans la réflexion et la création des romans, elle n'a jamais écrit, a-t-elle toujours assuré.
Deux journalistes pour une polémique, avec l'une des plus importantes oeuvres européennes de ces dix dernières années, cela fait beaucoup, et si le frère d'Eva hurle à la tentative de récupération, on n'est pour le moment pas plus avancés. Reste qu'en Suède, l'affaire fait rage...
Une polémique inutile de plus
Contactées par ActuaLitté, les Éditions Actes Sud, éditeur français de la trilogie sont siplement consternées. Le rédacteur de ce sujet aussi, soit dit en passant.
« C'est une polémique de plus, qui n'a pour seul intérêt que de salir la mémoire de Stieg. Ce qui est encore plus triste, c'est qu'il n'est pas là pour se défendre et que cet auteur est mort sans avoir eu le temps de découvrir le succès qu'il a connu. »
Évidemment, quand on lit Millenium, on sait ce que l'on a dans les mains : c'est un très bon polar, qui a donné un excellent premier film, mais on ne flirte pas avec de la haute littérature. On perçoit l'écriture du journaliste, mais de là à contester la paternité du livre... « Un ancien ami qui se retourne - tout à coup ! - contre un mort pour l'insulter de la sorte, cela donne une belle image de sa notion d'amitié », conclut l'éditeur.