Slurp 2.0, un édito d'Étienne Mougeotte

Publié le 28 janvier 2010 par Bix

je retarde, c'était hier. Mais que voulez-vous, je ne suis pas avec assez d'attention les mises à jour du Figaro.fr. Je devrais ! tant l'édito de Mougeotte à propos de Sarkozy sur TF1 verse dans le LOL et l'auto-caricature. Ce mec devrait quitter le Figaro, il fait du mal à son propre camp tant sa flagornerie est flagrante.

Je vous cite les meilleurs passages (les emphases sont miennes) :

Ce succès s'explique d'abord, bien sûr, par la précision des réponses du président à ces Français comme les autres

La précision des réponses de Sarkozy ? Allons bon. Pour se convaincre du contraire, je vous invite à lire 3 billets :

  • les décodeurs où sur 8 affirmations relevés par l'auteur on ne trouve qu'un "vrai" et un "plutôt vrai". Et ça continue dans les commentaires, avec argumentation, preuves et liens.
  • Déchiffrages revient sur les retraites, les 35 heures, les fameux 3 tiers et le bouclier fiscal dont Sarkozy persiste à dire qu'il existe aussi en Allemagne.
  • Chez Dagrouik qui a fait un gros boulot de son côté en revisionnant toute l'émission et démonte à son tour plusieurs affirmations présidentielles.

Le débat, fort bien mené par Jean-Pierre Pernaut, avait été précédé d'une interview cursive de Laurence Ferrari qui avait permis de traiter sans concession les sujets les plus politiques

Fort bien mené ? Plus d'une heure de retard et une incapacité à s'imposer dans les discussions entre Sarkozy et les panelistes qui en était presque gênante. La faute à la mise en scène puisque Pernaut était derrière tout le monde et ne pouvait pas s'imposer entre les protagonistes. Il n'avait qu'à prévoir le coup aussi ! Quant à l'interview de Ferrari qualifiée de "sans concession" par Mougeotte, je crois que ça se passe de commentaire.

Vieille querelle entre la France d'en haut et la France d'en bas, le pays réel et le pays légal, les élites et le peuple. Mais sans rallumer une inutile guerre de religion idéologique, convenons que nous avons eu droit lundi soir à un débat contradictoire de qualité éclairé par une leçon de pédagogie politique.

Comme dit plus haut...

Mais l'émission de lundi l'a confirmé, l'irruption des citoyens dans l'arène redonne de la crédibilité au débat politique.

Là, ça colle avec la logique sarkozyenne du "dialogue direct", prurit de la 5e République du président seul face au peuple. Effectivement, Sarkozy pousse la logique jusqu'au boût en méprisant les corps intermédiaires (enfin, pas tous, ça dépend des lobbies, cf. TVA à 5,5 % pour la restauration). Il est plus facile de dialoguer avec 10 personnes triées sur le volet (avec révision des chiffres-clés par le président) qu'avec des dirigeants syndicaux ou associatifs qui sont censés maîtriser les dossiers dans leurs globalités, pas seulement un cas personnel. Sauf que là, en regardant les extraits ici ou là, on s'aperçoit que les gens font la gueule aux réponses de Sarkozy. Ce n'est pas la vidéo LCI "backstage" du président avec les invités qui y changera quoi que ce soit.

Les Guignols de l'info ont fait récemment un sketch où Mougeotte, soutenu par Elkabach, fait une grève de la faim parce que son édito est censuré. Trop flatteur a jugé Sarkozy, ça en devient gênant. Il apporte finalement aux 2 journalistes une liste des termes à éviter : "phare de la pensée occidentale", "président du siècle"... Ils sont scandalisés mais ils acceptent. J'ai bien peur que la caricature des Guignols soit finalement assez proche de la réalité.