Les jeux sont faits : comme le laissaient pressentir les rumeurs, Apple a procédé mercredi à l’annonce de sa tablette tactile, l’iPad. Un appareil portable, avec un écran multipoints de 9,7 pouces, qui ambitionne de jouer les chaînons manquants entre l’iPhone et le Mac. Le pari est-il rempli ? (vidéo de présentation officielle dans la suite)
C’est en tout cas de cette façon que Steve Jobs présente l’iPad : le parfait écran intermédiaire, celui qui saura vous accompagner en situation de mobilité, via sa connexion WiFi ou WiFi /3G, en fonction du modèle, mais aussi vous rendre service à domicile ou au bureau, avec une offre logicielle supérieure à celle de l’iPhone.
Pour ce qui est des caractéristiques physiques, l’iPad affiche des dimensions de 24,28 cm (hauteur) sur 18,97 cm (largeur) avec une épaisseur de 13,4 mm, pour un poids de 680 grammes en version standard, contre 730 grammes pour le modèle 3G. Elle dispose d’un processeur réalisé par Apple, qui depuis 2008 et le rachat de PA Semiconductor est en mesure de concevoir ses propres puces. On aura le choix entre des modèles 13, 32 et 64 Go, avec ou sans 3G. Côté multimédia, l’iPad lira les vidéos H.264 dans une résolution allant jusqu’au 720p.
Sur le plan logiciel, l’iPad fait appel à une version évoluée du logiciel qui équipe l’iPhone, de façon à tirer parti de sa résolution d’écran de 1024 x 768 pixels. Une nouvelle version du SDK est d’ailleurs immédiatement disponible pour que les développeurs puissent adapter leurs applications à ce nouveau terminal.
Toute application iPhone pourra fonctionner sur l’iPad, et l’on pourra, en synchronisant sa tablette à son ordinateur, y transférer les applications que l’on a déjà achetées pour son téléphone ou son iPod Touch. Les éditeurs pourront aussi mettre au point des applications réservées à l’iPad : Gameloft par exemple portera son FPS futuriste Nova en tant que logiciel natif iPad.
Comme on pouvait s’y attendre, Apple entend faire de sa tablette un terminal privilégié pour la consultation de livres électroniques, et lance à cette occasion un kiosque dédié, iBooks, qui viendra donc compléter le couple iTunes Store / App Store. Les livres seront au format ePub, susceptible d’être enrichi de contenus multimédias. Les livres électroniques pourront donc être accompagnés d’images, de vidéos, ou d’animations, ce que ne permet actuellement pas l’actuel leader du secteur, le Kindle d’Amazon.
Il en ira de même du côté des applications associées à des médias en ligne : ces derniers sont invités à exploiter les nouvelles fonctionnalités du SDK 3.2 mis en ligne par Apple pour proposer à leurs lecteurs une mise en page proche de celle du papier, mais faisant appel à des contenus multimédias.
L’iPad, un gros iPhone ?
L’iPad est-elle un gros iPhone ? On retrouve une interface assez proche, avec des icônes similaires et un mode de distribution des applications identiques. Apple estime toutefois que les usages seront différents et propose par exemple sur iPad une version dédiée de la suite bureautique iWork. Un dock, ou station d’accueil, permettra de lui adjoindre un clavier, et on pourra la connecter à un projecteur pour afficher, par exemple, des présentations. Aux Etats-Unis, l’iPad sera commercialisée désimlockée, mais associée à des forfaits data dédiés (250 Mo pour 14,95 dollars, ou plan « illimité » pour 29,95 dollars).
En revanche, l’iPad ne permet pas de passer des appels vocaux en 3G, bien qu’une prise micro soit implémentée. La prise en charge de Flash ne semble à l’heure actuelle pas assurée, même si le logiciel peut évoluer d’ici la sortie, et aucun mot n’a été touché du multi-tâche, qui ferait pourtant cruellement défaut s’il n’était pas au programme. On ne trouve par ailleurs aucun appareil photo, ou capteur en façade qui permettrait la visiophonie. A l’heure actuelle, difficile d’émettre un avis sur ce nouveau produit. L’ergonomie semble avoir été complètement repensée pour réunir le meilleur des mondes mobile et ordinateur fixe, mais la proposition de valeur n’est guère supérieure à celle d’un iPhone, taille d’écran exceptée. C’est peut-être toutefois ce qui suffira à faire la différence ?
Dans sa version de base, 16 Go de stockage sans 3G, l’iTablet sera vendue 499 dollars. Le modèle 32 Go viendra à 599 dollars, contre 699 dollars pour la version 64 Go. Si l’on veut disposer de la 3G, il faudra ajouter 130 dollars au prix de base, soit 629 dollars pour 16 Go, puis 729 et 829 dollars. Les prix pour l’international, à commencer par la France, n’ont pas été communiqués. Aux Etats-Unis, la version WiFi devrait être disponible dans environ deux mois, et il faudra ajouter quatre semaines pour le modèle 3G. Pour la France, il faudra vraisemblablement attendre le mois de juin.