Palazzina Grassi - Venise

Par Wepulse

Un conte captivant entre envoûtement et fantasmagorie. Une Venise mélancolique où le romantisme exacerbé, revêt les traits d'un palais Vénitien du XVIe siècle. Une façade austère, rigoureuse, ouverte sur le grand canal sitôt la brume dissipée. Palazzina Grassi est un hôtel de luxe à la devanture discrète. Surgit une sculpture aussi symbolique que colorée: une tête de taureau rouge sang, en verre de Murano. Une métaphore érotique, la représentation de la bestialité humaine des Minotaures contemporains? Simplement l'évocation de la passion dévorante de deux hommes pour une ville. Une réalisation de l'artiste Français Aristide Najean, une décoration intérieure signée Philippe Starck. Visite d'un des palais vénitiens témoin d'un art "Sérénissime" subtilement distillé.



« Nous éprouvions le besoin de créer
à Venise quelque chose de différent, d'aller a contrario des visions consensuelles et traditionnelles attendues. Philippe Starck s'est imposé comme une évidence. » Propos Emanuele Garosci créateur de l'hôtel.
L'ambiance cosy et authentique d'un club privé vous assaille sitôt passées les galeries, véritables cabinets de curiosités. Débauche de matières, de cristal coloré surpassant les traditionnels Lustres vénitiens. Délirantes Gorgones de verre soufflé, signées par le maitre Aristide Najean. Une sculpturale signature parachevant une inspiration maritime voulue par Philippe Starck : « conçue comme si un yacht d’acajou s’était échoué au centre d’un palais des glaces »… Une ultime révérence à une ville tournée vers la mer.

« On ne peut pas parler de Venise sans l’eau, de l’eau sans les bateaux. On ne peut pas penser bateaux, à Venise, sans penser motoscafo (« bateau-taxi »), et évoquer les motoscafi sans convoquer l’acajou. Toute cette pièce en est faite ! » Propos Philippe Starck

Pas d'opulent comptoir, de concierge en uniforme, de boutonnière dorée. Aucun élément ne vient vous rappeler votre séjour dans un hôtel au service quatre étoiles. Seule une 'prima donna' vous accueille. Elle prend votre passeport et vous remet une carte, avant de vous mener à l'étage. Des cartes de visite de l'hôtel imprimées à votre nom vous attendent dans l'une des 16 chambres et 6 suites. Une approche casual, urbaine et dépoussiérée des rituels un peu surannés de l'hôtellerie.

« Le lounge conjugue tout ce dont on a besoin pour vivre. À gauche, un long bar, où prendre un Bellini. À l’opposé, symétrique, un second bar pour savourer, à toute heure du jour, petits déjeuners, cicheti, tramezzino, pâtisseries, vongole ou d’autres délices vénitiens. » Propos Philippe Starck



Dans les couloirs clairs-obscurs qui mènent aux chambres, un stucco à l’italienne, rouge désir, est associé à un sol de marbre terrazzo, typique des anciens palais vénitiens. Starck a été vraiment inspiré dans sa manière d'évoquer, de suggérer la Venise Libertine qui théâtralise et sexualise l'homme ou la femme.

« Tout se joue dans cette pièce. C’est un peu comme si vous étiez dans l’intimité de  la vaste  cuisine d’un de ces anciens palais, où l’on préparait en permanence à boire et à manger. On navigue d’une table à l’autre, d’un canapé à un tabouret de bar. On va et vient, dans un mouvement interne. C’est le cœur battant du Palazzina. »
Les chambres, toute blanches, sont couvertes de grands miroirs qui cachent l'éclairage indirect particulièrement sophistiqué, reflétant votre silhouette en vous mettant "dans un cadre" comme si le modèle de Tiepolo c'était vous. Un hôtel qui vous fait vous sentir beau...comme Venise.


Remerciements:
Ivan Terestchenko - Photographe
Photographies Ivan Terestchenko © 2009 - Une série réalisée pour Figaro Madame
Ivan Terestchenko à récemment réalisé une série de photographies sur le thème Nature Morte. Tirage limité à 3 exemplaires signés et datés. Gelatino bromure sur papier Bergger 15,5 x 19 cm en vente sur IdBazaar.