On ne m’y reprendra plus, c’est fini. A quoi ? A lire un bouquin après avoir vu le film tiré de ce même livre. J’ai cru que ce serait une bonne idée de me plonger dans « La Route » de Cormac McCarthy après avoir vu le film de John Hillcoat, d’autant que j’avais bien aimé le film et que le bouquin m’avait été gentiment offert. Tout faux.
Le problême ne vient pas du livre, qui est excellent, même si le style de McCarthy est un peu rebutant au début mais on s’y fait. Le problême est que le film est vraiment fidèle au bouquin et que j’avais sans arrêt des images du film qui me revenaient, je connaissais chaque passage ou presque, aucun effet de surprise, d’autant que le livre est plutôt court, et puis j’aime bien me faire mon propre imaginaire quand je lis un livre et là les personnages avaient déjà un visage, une âme…
Pourtant le livre apporte quelque chose en plus par rapport au film, au niveau de l’intensité, de l’émotion, bien plus forte jaillit des mots de McCarthy que des images de Hillcoat, même si le film contient son lot de moments forts. La sensation d’inhumanité est encore plus forte dans le livre, les personnages n’ayant par exemple pas de nom (simplement l’homme et l’enfant) comme pour mieux renforcer le fait que toute trace d’humanité a quitté les lieux. Le lien qui se crée entre le père et son fils, le feu qu’ils entretiennent en eux, est bien retranscris dans le film mais la puissance des mots du bouquin renvoie irrémédiablement le films dans les cordes. Bref, quitte à choisir lisez plutôt le livre ou allez voir le film mais ne faites pas la même erreur que moi, il n’y a rien à y gagner.