Depuis quelques semaines, des rumeurs courent sur Al Jefferson. Partira, partira pas ? Le staff des Timberwolves dément. En tout cas, pour que le "franchise player" d'une équipe soit cité dans les tabloids rubrique transferts, il faut bien qu'il y ait quelque chose qui coince quelque part. Ici, en l'occurrence, il y a deux raisons qui justifient de telles rumeurs : la première est que les Wolves sont des buses, des gros nazes, deuxième pire équipe de la NBA derrière les intouchables Nets, la deuxième est que le statut de Jefferson est brinquebalant. Jefferson peine à retrouver son plus haut niveau d'avant blessures, pour des raisons physiques sans doute, mais aussi et surtout à cause de l'explosion de Kevin Love. Deuxième saison dans la ligue, le sophomore cumule déjà un double-double de moyenne, et pas un petit : 15 points et 12 rebonds par match en tout juste trente minutes. C'est énorme et il est évident que ça limite le rayonnement de Jefferson, son autre comparse dans la raquette.
Kevin Love est d'une race de joueurs relativement rare en NBA. Il est blanc, ça en fait déjà une exception, et en plus ça ni un shooteur ni un grand pivot inutile. C'est un vrai ailier fort, qui va au charbon et qui déborde d'activité, c'est un faux-lent qui compense son manque de jump par un super timing et des fondamentaux bien maîtrisés. Autrement dit, c'est un joueur comme tous les coachs en aimeraient, solide et sérieux avec une vraie capacité à peser un match. Et mon petit doigt me dit que les Wolves miseraient bien sur lui à long terme, même s'il n'a pas l'envergure d'un all star. Je vous laisse avec un petit mix très sobre qui présente bien le joueur.
Ha, d'ailleurs, j'oubliais de vous dire, Kevin Love a un patrimoine familial assez particulier. Son père, Stan, est un ancien joueur pro qui a fait une carrière assez anodine notamment aux lakers. Il a arrêté le sport en 75 et, deux ans plus tard... il travaillait avec les Beach Boys. Comment il s'est retrouvé là? Vous avez pas tilté encore ? Le vilain Mike Love était le frère de Stan, et donc l'oncle de Kevin ! Stan Love a laissé tomber le sport pour se rapprocher de son frère et des fameux tourments des Beach Boys, pendant cette période hyper méconnue de la fin des 70's. Il faisait le super garde du corps, celui qui par présence forte restabilisera un brin l'édifice familial Wilson/Love. C'est pas grand chose, au final, mais c'est le clin d'oeil qui me plaît. Surtout que je voulais depuis longtemps dire quelques mots sur les Beach Boys post Pet Sounds et sur Mike Love. Surf's Up est pour moi pas loin d'être leur meilleur album, et puis je suis hyper attaché à cette lente et longue agonie du groupe depuis l'avorté Smile en 67. Il n'y aura quasiment que des disques mineurs, mais avec partout des bouleversants éclairs de génie. Et puis cette espèce de guerre perpétuelle pour le pouvoir. Mike Love est souvent considéré comme le démon du groupe, le mal incarné. Certes, c'est un bel enculé, mais c'est à mon avis grâce aussi à lui que les Beach Boys furent le plus grand groupe du monde. C'est la tension au sein du groupe, la friction entre les aspirations de chacun qui est le vrai génie de ce groupe, plus que le "simple" talent de Brian Wilson. Je conclue cette fois par un morceau de Love You (1977), album méconnu, très touchant, et dont je recommande vivement l'écoute.
J'aimerais qu'à chaque fois que Kevin Love marque un panier, il le dédie à sa famille, aux Beach Boys, à tonton Mike et cousin Brian Wilson.