L'imam si bien français et si peu crédible

Publié le 27 janvier 2010 par Desiderio

J'hallucine quand je lis les propos de l'imam anti-burqa qui se justifie ainsi de sa bonne intégration à la société française afin d'assurer la publicité de son livre à paraître.

J'ai pris un crédit pour acheter ma maison (ce que réprouve l'islam), je ne porte pas la barbe, je serre les mains des femmes et mes enfants sont dans le privé catholique.

1) L'islam, au cas où il l'aurait étudié, ne réprouve pas du tout le crédit, mais les taux d'intérêt abusifs et surtout l'usure et il existe une finance conforme à des principes religieux musulmans (qui ne sont ni pires, ni meilleurs que des principes chrétiens ou prétendument éthiques).
2) Il ne porte pas la barbe, et moi si alors que je suis Français depuis de longues générations. Serais-je moins français que d'autres alors ? (Oui, je sais que je donne dans l'image du prof de gauche forcément barbu, mais cela m'a pris récemment et j'ai enseigné vingt ans sans barbe.) En outre, la barbe était considérée comme républicaine et même socialiste au cours du XIXe s.
3) Je ne serre presque jamais la main des femmes, je leur donne les deux, trois, quatre bises qu'elles demandent selon les conventions de leur région et de leur milieu. Serrer la main d'une femme, c'est rare, et on se demande s'il a conscience des usages.
4) Déclarer comme preuve d'adhésion à la nation française le fait que ses enfants se trouvent scolarisés dans l'enseignement catholique est plus que suspect ! Je veux bien admettre que les écoles sous contrat respectent le même programme et les mêmes règles que l'enseignement public, mais on ne devient pas plus français en plaçant ses enfants dans le privé, de préférence catholique. Cela n'a rien à voir : la France n'est pas encore un Etat avec une religion d'Etat.

Il affiche des signes qui n'ont rien à voir avec les croyances et qui correspondent en fait aux préjugés que l'on pourrait avoir sur sa religion. Mais tout sonne faux dans ce discours.