La profanation d'une trentaine de tombes dans un cimetière juif de Strasbourg, le jour du 65e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, a provoqué mercredi une vive émotion dans la communauté juive et parmi les élus strasbourgeois.
"Le cimetière juif de Cronenbourg a été profané, 18 stèles ont été taguées avec une croix gammée inscrite en couleur brune et 13 ont été renversées", a déclaré Patrick Roussel, commissaire principal de la Sûreté départementale du Bas-Rhin.
Laurent Schmoll, président de la communauté israélite de Strasbourg, a précisé que l'inscription "Juden Raus" (Les Juifs dehors) avait également été relevée sur une tombe.
"C'est épars dans le cimetière, ce n'est pas une action concertée sur une rangée en particulier", a dit le procureur de la République Patrick Poirret qui s'est rendu sur place.
Les profanations, qui surviennent après deux actes graves d'antisémitisme et de racisme commis récemment à Strasbourg, ont vraisemblablement été perpétrés dans la nuit de mardi à mercredi. Ils ont été découverts par le gardien du cimetière en fin de matinée avant un enterrement.
"C'est pour marquer la libération d'Auschwitz qu'ils ont fait cela. Je ne ressens ni colère ni écoeurement, je suis juste furieux, c'est honteux", a déclaré Gilbert Roos, le consul honoraire d'Israël à Strasbourg.
L'incident intervient dans un contexte local particulier. "Après la maison du maire, après la voiture d'un responsable de la mosquée, c'est la troisième expression du racisme et de l'antisémitisme à Strasbourg en un temps relativement restreint", a déclaré Olivier Bitz, adjoint chargé des Cultes et de la sécurité à la mairie de Strasbourg.
Des inscriptions islamophobes et à caractère nazi ont en effet été découvertes il y a une quinzaine de jours sur la maison de Roland Ries, le maire (PS) de la ville, et sur la voiture d'un responsable de la Grande mosquée.