Pour sa quatrième édition, le festival Igloofest de Montréal a réuni plus de 13000 personnes après seulement trois de ses neufs jours de programmation. Ce n’est pas inutile de rappeler que celui-ci se déroule dans le quartier historique du Vieux-Port, en bordure du fleuve Saint-Laurent et par les températures généreusement négatives du mois de janvier. Un beau chiffre en somme.
L’événement offre un panel musical intéressant qui donne la part belle à des esthétiques revigorantes, plutôt axées clubbing donc – house/tech house/disco house majoritairement – ainsi qu’au Vjing (des VJs différents pour chaque soirée) pour sortir les clubbers de leur torpeur post-réveillon. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça marche.
Avec une programmation éclectique et exigeante, plaçant sur un même piédestal scénique talents locaux (Maus, Cocktail Club Soundsystem), québécois (Living Stone) ou vedettes internationales (Guy Gerber, MANDY, Nic Fanciulli), le festival ne s’enferme pas dans un défilé de djs superstars pour public imberbe. Ce n’est pas la mentalité locale et certainement pas la politique de l’équipe qui gère également les rendez-vous estivaux des Piknic électroniks.
L’enthousiasme autour de l’Igloofest réside peut être/sûrement dans son approche de mélange des styles, entre histoire (sur le Vieux Port) et innovation, entre atmosphère de clubbing et températures négatives. Une attitude qui retranscrit plutôt bien l’état d’esprit de cette métropole qui se construit son identité en avançant et en créant de manière très décomplexée.
Aucun code vestimentaire n’est exigé cette fois à l’entrée, mais l’Igloofest reste tout de même un exercice de style bien particulier. Ici, pas de chaleur moite, de stimuli olfactifs ou de sensualité exacerbée, on fait plus dans… l’efficace, c’est-à-dire vin chaud, mitaines et anoraks ! Ca a aussi son charme. Les plus malins se feront remarquer en dansant bras nus ou bien arborant des combinaisons de ski vintage voire des costumes d’ours polaire.
DJ Mini in the mix @ Igloofest
David Carretta avé la moustache - Igloofest
J’ai eu la chance d’assister entre autres à la soirée d’ouverture avec DJ Mini et David Carretta à la manoeuvre. Entre tech house et retro-futuro disco, les deux gachettes de Space Factory ont baptisé avec panache cette nouvelle édition. Un départ un peu frileux certes mais la piste de danse glacée s’est comblée progressivement de jeunes post ados et de trentenaires agités. Installation visuelle impressionnante, excellents shows des VJs, ambiance surchauffée en plus : ce festival a tout pour devenir un incontournable, autant pour les festivaliers que les DJs.