De son propre aveu Adam Green n’a jamais autant vomi que pendant cette année 2009 qui vient de s’achever là, il y a peu. Pour mieux comprendre cette confession presque gênante il faut savoir qu'en 2009 Adam avait de bonnes raisons pour être ainsi assailli par les « embarras gastriques » : un divorce mal négocié, une déprime bien négociée, elle, et un refuge assez peu raisonnable dans les gouffres de l’alcool.
Bon l’année dernière malgré tous ses tracas évoqués plus haut notre crooneur dépeigné a quand même eu le temps d'écrire une petite quinzaine de chansons. Oh pas grand-chose ces chansons ! elles durent toutes deux minutes et semblent avoir été écrites sous la table en trois.... pourtant elles sont presque très bien... avec des mots crus, beaucoup de fraîcheur et bizarrement aucune trace visible d’une quelconque gueule de bois...
Vous allez me dire qu'il n'y a pas de quoi sautiller de joie bêtement et que ces nouvelles chansons-là ne volent pas bien haut (forcement, car écrites sous la table) que c’est un disque moyen, un disque un peu facile et fainéant, qu’Adam Green a déjà fait beaucoup mieux avant, que déjà « Sixes & Sevens » frôlait le moyen... Vous aurez sûrement raison.... Là où vous aurez par contre tort d’avoir raison, c’est qu’un disque moyen d’Adam Green c’est toujours ça de pris, et que parfois on écoute certains disques moyens avec un plaisir que beaucoup de chefs-d'œuvre présupposés ne savent pas (plus ?) distiller...
Pour le reste et au-dessus du moyen Adam est encore nôtre meilleur crooneur dépeigné-indolent du moment , notre Sinatra sans mafia, notre Cohen sans épaisseur littéraire, notre Lou Reed sans casque ni moto (et sans femme à aimer), notre Jonathan Richman sans reggae égyptien... Bref, on aime toujours et encore Adam Green, le match qu’il vient de commencer contre son double hippie barbu Devendra Banhart est déjà plein de promesses, Adam fera le gentil qui vomit, Devendra le méchant émétique.