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Celui-là, j'avoue que s'il n'avait pas changé de nom, je n'aurais sans doute jamais jeté une oreille dessus. Parce que, franchement, Final Fantasy, ce ne fait pas vraiment envie, non ? Donc, voilà, deux albums, sans que j'y prenne gare et puis soudain, la révélation. Ce type est canadien (encore ?), il est responsable des arrangements de cordes sur de nombreux disques que j'apprécie : au hasard Arcade Fire et Grizzly Bear ont fait appel à lui. Et je n'y avais jamais prêté attention : qui regarde cela ? Owen Pallett, donc, (pas forcément super non plus, Pallett, comme nom...) et un talent indéniable. Une sorte d'Andrew Bird, en plus jeune, plus doué, plus subtil. Je sais, ça fait beaucoup pour le pauvre Andrew - par contre, Andrew siffle beaucoup mieux, normal, vous me direz, pour un "Bird" ;-). Mais Pallett est un surdoué du violon et si ça ne savait encore que dans les milieux autorisés, cela risque bientôt d'éclater au grand jour. Pourtant, je n'ai pas accroché tout de suite à "Heartland" : trop d'arrangements tue l'arrangement, m'étais-je d'abord dit. Ce gaillard en fait trop, il est dans la surenchère, voulant à tout prix combler l'espace.
Et puis, ayant écouté les autres sorties de la semaine, j'y suis finalement revenu. Parce qu'en comparaison, ce "Heartland" est nettement plus intéressant, plus long en bouche. Passionnant en quelque sorte. Mais surtout à la fin. Finalement. Oui, je trouve que les meilleurs titres sont en toute fin du disque et c'est pourquoi, au début, je n'avais même pas pris la peine d'y aller. Jusqu'au bout. A partir de "Lewis Takes Off His Shirt", c'est même carrément excellent. Le disque décolle réellement. On a trouvé un sérieux concurrent à Sufjan Stevens. Premier grand disque de 2010, assurément.