"La gauche réaliserait une poussée aux élections régionales avec 51% des intentions de vote, contre 36,5% pour la droite et l'extrême droite réunies, selon le baromètre Ifop pour Paris Match." Ce qui confirme ce que nous écrivions le 11 déc. 2009 dans notre chronique "Le Feuilleton des régionales - Acte 1" : " Au delà de permettre aux citoyens de renouveler l'exécutif des régions, cette élection est un test grandeur nature pour tous les partis et formations politiques !" et là, les estimations prédisent que nous allons vers ce qu'on a coutume d'appeler un vote sanction !
Le chef de l'Etat ayant décidé lui même de "nationaliser " ces élections, il est clair que ce scrutin sera une sorte de référendum : Contre ou pour Nicolas Sarkozy ! Il faut se souvenir de la façon dont il a positionné le débat, comme l'expliquait Rue89 en novembre 2009
"(...) Une charge d'une violence inédite
Car la charge de samedi contre ses adversaires est d'une violence inédite dans un contexte de campagne depuis l'élection de l'ancien président de l'UMP à la magistrature suprême (...).
A l'adresse du PS, d'abord, dont la première secrétaire Martine Aubry est accusée « d'agiter le chiffon rouge, à trois mois des élections régionales, pour faire remonter le Front national » : " Ce n'est pas une pratique qui honore ceux qui ont décidé de la prendre"
A l'attention des Verts, ensuite, qui avaient réalisé une belle percée aux européennes de juin. Nicolas Sarkozy considère qu'ils sont coupés de la réalité : « Quand j'entends nos écologistes parfois dire qu'ils vont faire campagne sur le thème de la décroissance, est-ce qu'ils savent qu'il y a du chômage […] de la misère dans le monde, est-ce qu'ils savent qu'il y a près d'un milliard de gens qui ne mangent pas à leur faim et que la décroissance, ça veut dire plus de misère pour tous ces gens-là ? »
L'envoyé spécial de Ouest France à Aubervilliers décrypte le sens sous-jacent des arguments du chef officieux de l'UMP : « L'UMP […] ira chasser sur les terres de l'extrême droite et des Verts. “J'ai toujours eu l'obsession d'élargir ma famille politique”, a lancé Nicolas Sarkozy, comme par défi. Après “l'ouverture aux personnes”, il propose de réfléchir à “l'ouverture aux thèmes” ... / ...
Si le 11 décembre, nous vous indiquions, en ce qui concernait la région IDF : " Dans une enquête Ifop publiée jeudi par lejdd.fr, dans le cas d'un duel Huchon-Pécresse au deuxième tour, le président socialiste sortant obtiendrait 52% des voix contre 48% à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Valérie Pécresse serait battue sur le même score par la chef de file des Verts Cécile Duflot. Au premier tour, la liste UMP-Nouveau Centre conduite par Valérie Pécresse obtiendrait 34% des voix, devançant Jean-Paul Huchon (23%) et Cécile Duflot (16%)"
Qu'en est-il, en ce mois de janvier 2010, au niveau national ?
"La gauche réaliserait une poussée aux élections régionales avec 51% des intentions de vote, contre 36,5% pour la droite et l'extrême droite réunies, selon le baromètre Ifop pour Paris Match. Les 12,5% restants iraient aux centristes du MoDem (6,5%), à l'Alliance écologiste indépendante (2%) et à divers listes (4%).
Pour l'institut, ce rapport de forces est encore plus défavorable à la droite que lors des régionales de 2004, quand la gauche avait remporté 20 régions métropolitaines sur 22.
Avec 27% des intentions de vote, le Parti Socialiste - bénéficiant désormais de la légitimité de Martine Aubry - semble en mesure d'effacer sa déconvenue des dernières élections européennes, souligne l'Ifop.
Surtout, le PS reprend un net avantage au sein de la gauche sur les listes Europe Ecologie (13%), en retrait par rapport à leur résultat du dernier scrutin européen.
Au sein de la gauche radicale, la liste du Front de gauche obtiendrait 5%, devant celle du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) d'Olivier Besancenot (3%) et Lutte ouvrière (2%). Des listes d'alliance du NPA et du Parti de gauche dans plusieurs régions obtiendraient 1%.
Dans ce contexte, "la situation de la majorité présidentielle apparaît très malaisée", estime l'institut. Avec 27% d'intentions de vote, l'UMP obtient un score inférieur de 4 points au socle électoral de Nicolas Sarkozy le 22 avril 2007.
En outre, elle se heurte à deux difficultés liées à la perspective du second tour : les très insuffisantes réserves de voix dont elle pourrait bénéficier le 21 mars et la capacité du Front National - fort de 8.5% d'intentions de vote - à se maintenir dans une dizaine de régions" - SourceYahoo
Des chiffres qu'on semble prendre au sérieux à l'Elysée puisque le Figaro dans son édition Web d'hier titrait : "L'UMP ne veut pas nationaliser les régionales"
" En expliquant sur TF1 , lundi soir, que ce n'était «pas le rôle du président de la République» de s'impliquer dans la campagne des régionales , Nicolas Sarkozy a confirmé publiquement une mise en retrait que les dirigeants de l'UMP avaient anticipée depuis la mi-décembre ... /... "
A suivre, car finalement, le slogan : "Ensemble tout est possible" pourrait bien devenir une réalité .... contre son promoteur !
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Enzo