" Egalité, révolution, guerre, patriotisme, tsunami, OGM, ... Ces mots ne se discutent pas, on s’y agglutine en masse, selon des études de psychologie sociale qui depuis 1988 et la théorie de Michel-Louis Rouquette repèrent ce phénomène encore mal connu. " Le nexus, qui relève de la soumission consentie, est (...) une évidence qui s’impose aux gens : quand on dit "la patrie est en danger", il n’y a pas de discussion. Tout comme vous n’allez pas expliquer aujourd’hui dans une conversation du quotidien, ce qu’est le nazisme. De même, des expressions figées telles "C’est bon pour la planète" constituent des nexus contemporains.
Comment reconnaitre un nexus ? Concrètement, il prend la forme de phrases slogans mobilisatrices, d’étiquettes et de symboles à forte adhésion, que l’on adore ou tout au contraire, que l’on déteste. (...) Il se distingue par six propriétés : il revêt un caractère collectif ; il mobilise et efface momentanément les différences inter et intragroupales ; il est d’une redoutable efficacité dans les périodes de crise et de danger ; il est une production de l’imaginaire d’une société et non de sa réalité ; il n’accepte pas les synonymes ( "fou" est un nexus, pas "malade mental" qui ne relève pas de l’affect mais plutôt de la connaissance médicale) ; il adore l’emphase, d’où son épanouissement certain dans les emportements langagiers et les discours politiques solennels ".
Quand on vous disait que les mots sont importants ! Ils méritent d'ailleurs souvent plus qu'on s'y attarde que l'on s'en cache. Ce texte est extrait d'un article publié sur l'excellent site Idée @ jour, que je vous recommande. Il est d'excellente compagnie !