C'est un lutin. Un peu plus haut que trois pommes. Artiste de son état, conteur pour être précis. Orateur, chanteur, booster. J'ai toujours aimé le conte, ces femmes et ces hommes qui par les mots et la voix, vous embarquent dans des mondes, vous promènent dans des contrées et vous ramènent à bon port. Ils évoquent des temps anciens. Ils partent dans le futur. Ce sont des voyageurs.
Lui est un raconteur d'histoires made in Vendée. Il s'appelle Yannick Jaulin. A l'époque, ce type m'avait scotché. Doublement.
La bête de scène, d'abord. Je découvrais que le conte pouvait être furieusement moderne et que des histoires de terroir pouvaient se jouer avec du rock en fond sonore. Il avait en lui quelque chose de plus entraînant encore qu'un sourire. Il était sourire et le communiquait. On ricanait comme des baudets.
Le chef de meute, ensuite. Il avait déboulé dans un petit village des Deux-Sèvres dont l'une des particularités était que ça et là "gisaient" d'imposants rochers. Lui l'artiste avait remarqué celui niché près de l'église. On aurait dit un nombril. Il imaginait des géants. Pensait que l'origine du monde était là. ET hop, c'était parti : cela devint le nombril du monde. Un festival. Et plus encore. La culture qui "stimule" tout un village. Lui donne un souffle, des perspectives, des projets.
L'imaginaire peut être très concret.
Le nombril du monde, vous en avez peut-être endendu causer.
C'est une fête du rire, du drôle, de l'imaginaire, des arts de la rue qui se tient tous les deux ans, à Pougne-Hérisson, le village en question.
J'aime ces aventures au long cours, nées finalement en une fraction de seconde, et qui entraînent des gens sur des sentiers qu'eux-mêmes n'auraient jamais imaginé.
Source de l'image ici.