L'ACTA est en soi un projet terrifiant en soi : supra national, transcontinental, il propose de prendre en main le règlement de la propriété intellectuelle pour un ensemble important de pays.
Terrifiant parce que bravant toutes les pratiques habituelles en la matière : la concertation, le vote de lois nationales ou l'adoption de directives, la recherche d'un équilibre entre droit et accès raisonnable.
Le mouvement s'amplifie depuis quelques jours : les "veilleurs" S.I.Lex et Paralipomènes notamment alertent sur la gravité de la situation.
Il est hors de sens d'imaginer que les biblithèques en sortiront intactes : toucher de cette façon à la liberté de l'info "d'aller et venir" présage d'un avenir où les lieux d'accès seront eux-mêmes baillonnés. Après le portail blanc (mais le danger est-il écarté ?), des logiques plus que libérales font violemment intrusion dans nos mondes un peu feutrés. Nous sommes nous-mêmes, comme ils disent, "impactés" par la crise, et ballottés dans les arbitrages locaux, régionaux, budgétaires, ou encore de management.
A peine sortis d'une brassée de rapports, il faut à nouveau dégainer avant que les engagements deviennent irréversibles.
J'encourage les professionnels à demander à leurs associations de signer la Lettre ouverte de la Quadrature du Net et, pour avoir plus de poids, à la signer en tant qu'Interassociation.