Caisse d'Epargne/Banque Populaire : pas de cession de Natixis

La Caisse d'Epargne et le groupe Banque Populaire ont démenti mardi vouloir céder leur filiale commune Natixis, comme l'affirmait pourtant « La Tribune ».
Un article du journal avait préalablement fait état de plusieurs scénarios à l'étude à la Caisse d'Epargne, dont celui d'un apport de Natixis à la Société Générale, qui en échange accueillerait les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires à son capital à hauteur de 20 %, ce qui lui permettrait de limiter les risques d’OPA.
Les deux groupes "démentent formellement l'étude de tout projet d'évolution du capital de Natixis. Ils confirment la stratégie de développement établie à la création de Natixis en novembre 2006 et concentrent leur action sur sa mise en oeuvre", selon un communiqué commun.
La réaction de la bourse ne s'était pas faite attendre, mardi matin, le titre Natixis gagnant jusqu'à 7% peu après l'ouverture, mardi matin. A la clôture, le titre gagnait 2,73 %, à 15,82 euros.
La Tribune signalait un autre candidat possible à un tel "mariage à trois": Dexia, dont la présence forte auprès des collectivités territoriales pourrait cependant rendre difficile un rapprochement avec les Caisses d'Epargne. Elle évoquait enfin un troisième scénario possible: une fusion des organes centraux des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne.
Lundi, c'est en réponse à un article paru dans "Les Echos", que la Caisse Nationale des Caisses d'Epargne avait démenti avoir demandé une modification de la gouvernance de Natixis. Le groupe bancaire soulignait même " l'efficacité de la gouvernance de Natixis, qui a, par exemple, fait ses preuves à l'occasion de la crise du "subprime"".
Selon le journal "Les Echos", le Groupe Caisse d'Epargne ne voulait plus que Philippe Dupont, le PDG de la banque fédérale des Banques Populaires, cumule ce titre avec celui de président du directoire de Natixis. D'après une source proche du dossier cité dans l'article, " l'un des deux a plus la main que l'autre, lorsque Natixis propose quelque chose, les Caisses d'épargne y voient une manoeuvre des Banques populaires".
Mais comme il n'y a jamais de fumée sans feu, il semble bien que les relations entre les deux principaux actionnaires de la banque de financement et d'investissement, les Caisses d'Epargne d'une part et les Banques Populaires, ne soient pas au beau fixe. En cause, le rôle ambigu de Philippe Dupont. Le scénario selon lequel les deux actionnaires pourraient céder le contrôle de Natixis à la Société Générale pourrait être un moyen de mettre fin à la discorde. "C'est probablement un bluff pour imposer un changement de gouvernance chez Natixis” estiment certains analystes.
Sources : AFP, Reuters, Le Revenu, Challenges