Les propos du porte-parole, puis de M. Guaino nous éclairent un peu plus sur les motivations profondes du projet présidentiel. Ainsi M. Guaino déclarant que "l'école, ce n'est pas un self-service", s'interrogeant sur les refus d'obéissance des enseignants ("Tout ça est très triste mais amène à s'interroger sur ce que doivent être au fond à la fois l'éthique et les devoirs d'un professeur dont la nation a payé des études, dont la nation paie le salaire et auquel la nation confie ses enfants") et proclamant que Guy Môquet est là pour refonder une identité nationale menacée par le cosmopolitisme ("aujourd’hui, avec l’immigration, la mondialisation, la désintégration du travail, il y a un problème identitaire") a réussi à faire tourner le dos à nombre d'enseignants qui envisageaient d'utiliser la journée pour un réel travail historique.
La mort de Guy Môquet méritait autre chose que cette mascarade. Pourtant si elle témoigne du tragique de l'Histoire, elle ne résume pas à elle seule la Résistance. Pas plus que les bons sentiments de sa lettre. La leçon donnée à sa mémoire aujourd'hui dans les lycées (où ce jeune communiste est accompagné d'un cortège de “compagnons“ et non de “camarades“), relève plus des contes et légendes que de l'Histoire. Elle participe à réduire celle-ci à un miroir changeant de nos obsessions présentes. http://vincent-jarousseau.blogspot.com/atom.xml