le soir orange
avant la neige
s’approfondit
du silence lourd
de la petite
elle rêve sans doute
de premiers pas
et de mots neufs
qui vont vibrer
dans les chambres
son petit souffle
s’accorde aux appels
des merles gris
qui détalent en flèches
sous le tremblé
du vent frisquet
ignorant de la neige
elle songe à chaud
au printemps éternel
dont elle augure l’image
ses poings tendus
contre l’hiver mordant
elle espère toujours
une victoire totale
sur les frissons noirs
de sa vie violente
où elle triomphera
modeste et immense
des glacis des lois
et de la vérité grave
accroché au sourire
de sa malice gaie
on entend l’orphéon
du zéphyr tiède
avec ses sursauts
de danses rapides
où le pas calculé
rejoint son rêve
c’est un tourbillon
de joie éveillée
même quand elle dort