Bonjour,
La MSA (mutuelle sociale agricole a mis en ligne une étude réalisée en janvier 2008, portant sur la population des exploitants agricoles en 2006. Vous pouvez en prendre connaissance en totalité sur http://www.msa.fr/files/msafr/msafr_1206620442509_OES_TRIM._11___EXPLOITANTS_AGRICOLES_EN_2006.pdf
Cette étude est intéressante pour déterminer la part des conjoints collaborateurs dans cette branche d’activité, leur place, leur évolution.
L’étude dénombre 534 891 chefs d’exploitation ou d’entreprise agricole au 1er janvier 2006 recensés en France, 129 822 exploitants agricoles sont des femmes, soit 24% des exploitants. L’âge moyen des femmes est de 50,5 ans alors qu’il est de 46 ans pour les hommes.
Par ailleurs l’étude indique « Il est recensé 67 642 conjoints de chefs d’exploitation en 2006 ; ils étaient 75 595 en 2005, soit une diminution de 10,5%. Cette baisse ne cesse de s’accentuer, en 2000 ils étaient 104 047. En 2006, les femmes conjointes de chefs d’exploitation sont au nombre de 61 521 et représentent 91% des conjoints. Elles étaient 69 131 en 2005, soit une diminution de 11,0%. ».
La répartition des structures juridiques évolue. Ainsi on trouve une baisse des exploitants en nom personnel (54,7%) les exploitants en GAEC représentent 18,1%, ceux exploitant en EARL sont 16,0% et les autres formes juridiques, autres que GAEC et EARL : 11,3%. Et on relève également une baisse très nette du nombre d’exploitations et une baisse de revenus notamment de ceux qui ne sont pas soutenus autant par des aides communautaires.
Ainsi il ressort de toutes ces données que le milieu agricole évolue beaucoup tant en nombre d’exploitations, en revenu par foyer tiré de cette activité, qu’en implication des femmes dans la vie des exploitations. Pour avoir par ailleurs vu des reportages sur ce milieu et la nécessité de se diversifier, ou carrément pour les femmes d’aller travailler ailleurs que sur l’exploitation, ceci expliquerait leur désimplication déclarée sous le statut de conjoint collaborateur, étant donné la restriction de possibilité de travailler pour les conjoints collaborateurs hors de leur implication sur l’exploitation ou juste pour un mi-temps salarié.
Cette restriction a impliqué une baisse de 11% des conjoints collaborateurs déclarés et cela est maintenant passé sous l’appellation d’entraide familiale. La loi ne laisse pas le choix lorsque les revenus du foyer baissent, ou lorsqu’une branche d’activité est touchée, de permettre aux conjoints collaborateurs de s’installer à leur compte, par exemple pour commercialiser ce que leur conjoint produit ou pour ouvrir des chambres d’hôtes. Alors les femmes soit sortent du cadre de la loi en travaillant sous le couvert de l’entraide familiale au lieu du statut de conjoint collaborateur qui était censé les protéger, et se voient contraintes de travailler autrement pour compenser la baisse de revenus des agriculteurs.
Tant que tout le monde est en bonne santé et que le gouvernement préfère faire l’autruche sur ce problème, plutôt que de laisser les gens choisir leur façon d’entreprendre et la limite à donner à celle-ci, et au passage récupérer les cotisations qui vont avec le travail supplémentaire, cela fonctionne. Là où cela dérape, c’est lorsque l’exploitant ne peut plus exercer pour cause de santé, ou divorce ou meurt alors que les terres doivent revenir dans le giron de la famille au lieu d’aider la veuve à survivre. Il ne fait pas bon être femme d’exploitant à la merci des lois et du cours mondial des denrées !
A méditer !
Mireille Ruinart