Mettons les choses au clair, je fais partie des âmes égarées qui sont passées à côté du premier album de Vampire Weekend.
La faute à Tania Bruna-Rosso que je vis s'extasier au Grand Journal sur son album de l'année -de la semaine- et que par principe j'avais alors occulté. Le temps a passé et après avoir vu s'étaler dans les transports londoniens leur pub pour Ralph Lauren et avoir bavé devant leurs belles gueules en couverture de Tsugi, le besoin s'est fait sentir d'écouter Contra, leur second album. J'ai donc écouté, 2 minutes, puis j'ai éteins. Maintenant j'en suis sure, je suis en mesure d'aller faire mon oie sur Canal + en me pâmant pour des groupes pop-rock quelconques mais new-yorkais.
L'histoire aurait du s'arrêter là si, via un échange de mails lapidaires, mon cyber-patron'avait décidé de se décharger sur moi d'un papier sur le-dit album, concluant l'échange par un élégant « T'inquiète, ça passe plus vite qu'une sodomie ». La problématique est trop belle pour ne pas filer la métaphore : le Nouveau Vampire Weekend est un mauvais coup. Irritant ? Pire encore : indolore. Ni suffisamment inspiré pour rester scotcher, ni suffisamment bien calibré pour avoir envie de chanter à tue-tête par-dessus.
L'emballage était pourtant prometteur : un nom gothique friendly qui me ramenait à mes années lycée et une pochette à l'esthétique rétro réhaussée de la vulgarité réjouissante d'une touche de placement de produit. A l'écoute de l'album, je me retrouve dans les limbes caribéennes quelque part entre High Places et la bande-son des pubs Oasis. Moue sceptique, air pincé, soupir. Ce n'est qu'en arrivant à la piste Cousins que j'ai compris la similitude avec le cas Arctics Monkeys, autre groupe que tout le monde A-DO-RE et dont les compositions, arrivées à mes oreilles, ratent leur cible.
C'est moi qui déconne ou c'est eux qui font de la soupe ?
Une demi-seconde de remise en question plus tard, je peux l'affirmer : j'ai un goût très sur et je déteste Ralph Lauren.
Vampire Weekend // Contra // Beggars