La Route, adapté du roman homonyme de Cormac McCarthy, prix Pulitzer en 2007, raconte le parcours d'un père et son fils dans un monde post-apocalyptique. Le monde a explosé, sans qu'on sache trop pourquoi, et n'est désormais plus que cendres et désolation. Quand à l'humanité, elle est devenue tout ce qu'il y a de plus inhumain. Dans le monde de demain, il y aura trois catégories de personnes : les "gentils", ceux qui tentent de survivre en errant et mangeant ce qu'ils trouvent ; les "méchants", ceux qui tentent de survivre en mangeant les "gentils" ; et les autres, qui préfèrent se pendre ou se tirer une balle plutôt que de voir tout ça.
Suicide collectif et cannibalisme. On est dans le glauque et le macabre. J'ai largement plus accroché à cette fin du monde qu'à celle de 2012, mais pour autant, je ne savais pas vraiment quoi penser de ce film en sortant. J'étais plutôt mal à l'aise. Pendant près de deux heures, le film nous plonge dans un univers grisâtre, embrumé, et violent, alors se retrouver dans la foule de la Fête des Lumières en sortant, ça peut faire un choc ! Un choc moins violent que certaines scènes du film, toutefois, qui m'ont brassé, tant je les ai trouvées inhumaines. Enfin... On peut quand même dire bravo à Javier Aguirresarobe (le directeur de la photographie) pour ses images étonnantes. Car dans La Route, le soleil doit avoir disparu sous une couche de cendres et un brouillard épais. Les images sont donc grises, ternes, et quasiment sans couleur. Si bien que lorsque les deux personnages sont au bord d'une cascade et découvrent un arc-en-ciel, c'est un émerveillement aussi bien pour eux que pour nous.
Images parfois étonnantes, parfois choquantes, La Route met mal à l'aise. Ce qui ne l'empêche pas d'être un bon film. En tout cas, on est pas vraiment pressé de la prendre, la route pour l'apocalypse...