C'est un film belge, La Merditude des Choses, de Felix Van Groeningen, qui inaugure les rubriques cinéma de 2010.
Ne vous fiez pas aux apparances. Ce n'est pas parce que c'est belge que c'est drôle. Ce n'est pas parce que l'affiche présente un homme nu sur son vélo de facteur que c'est drôle. Tout du moins, si certaines scènes sont comiques, l'histoire de Gunther Strobbe, 13 ans, l'est moins. La vie de Gunther est compliquée. Il vit chez sa grand-mère, qu'il considère comme sa mère (qui l'a abandonné on ne sait trop pourquoi), avec son père et ses trois oncles, tous plus ivrognes les uns que les autres. En plus, Gunther porte la nuque longue.
Alors oui, on rigole en regardant La Merditude des Choses. On rigole même beaucoup, mais ce n'est pas drôle. Car on sent que le jeune Gunther souffre de vivre dans un tel univers, de voir son père dans un tel état de déchet humain, de le réveiller dans son vomi (mangé par les chats - c'est l'aspect comique), quand il n'est pas violent. Et c'est peut-être là la force de ce film. L'ambiance est à la fois grave et légère. Le spectateur (moi, en l'occurence) est parfois amené à remettre en question ses moments de rigolade : « C'est quand même super glauque, là ! Fallait peut-être pas rire maintenant ! ». D'un point de vue plus technique, le film est également une réussite. J'ai aimé la couleur un peu terne de l'image, qui nous plonge encore plus dans la Belgique profonde des années 80 (le bled s'appelle quand même Trouduc-les-Oyes), en alternance avec des images en noir et blanc, comme filmées par une vieille caméra. C'est peut-être un détail, mais il est important pour moi que mon oeil accroche à l'image.
Cette semaine, je recommande donc vivement La Merditude des Choses, comédie dramatique politiquement ultra incorrecte. Je le déconseille tout de même après une beuverie...
( photos : Allocine )