Avatar - A des années lumière de la Terre, Pandora. Cette planète, ressemblant fort à la notre et dont les sous-sols sont remplis d'un minerai rare et précieux, est colonisée par les Humaines, militaires et industriels, venus pour profiter de ses richesses. Jake Sully, un ancien marine paralysé, est envoyé sur Pandora pour faire partie du programme Avatar, qui permet aux Humaines de piloter à distance le corps de Na'vis, les autochtones de Pandora. Jake, qui retrouve ainsi l'usage de ses jambes, a pour mission d'infiltrer les Na'vis, gagner leur confiance, et les convaincre de partir. Libérant ainsi un terrain très riche en minérai. Mais la rencontre avec Neytiri, qui lui fera découvrir les richesses et les coutumes de son peuple, va quelque peu changer le cours de sa mission.
Il m'aura fallu du temps pour aller voir ce que l'on appelait déjà un chef d'oeuvre, une perle de technologie il y a plusieurs mois. Le nouveau James Cameron s'est fait attendre. Dix ans que le réalisateur travaillait dessus. Et il n'y a pas à dire, la technologie est bel et bien là ! Peut-être est-ce parce que c'était le premier film en 3D que je voyais. Du coup, forcément, il y a le facteur nouveauté qui rentre en jeu. Mais plus que la technique, qui rend le film terriblement captivant, et fait ainsi passer 2h40 de film en un rien de temps, c'est l'histoire qui m'a le plus captivé.
Avatar est un film de science fiction politique (à moins que ce ne soit un film politique de science fiction). James Cameron nous projette on ne sait combien d'années dans le futur, un futur dans lequel les Humains ont apparemment épuisé les ressources naturelles de leur planète, et colonise d'autres planètes pour en épuiser les ressources également. L'une des répliques du colonel Miles Quaritch à Jake Sully est assez significative : « J'ai vu que vous aviez fait le Venezuela et le Nigeria (deux gros producteurs de pétrole). C'était un sacré merdier... » (ou quelque chose dans le genre, ma mémoire n'est pas parfaite!). Bref, James Cameron balance! Il balance pas mal, et dénonce ouvertement les guerres et autres invasions de pays au nom d'intérêts économiques.
C'est peut-être là que James Cameron marque un point (et même plusieurs, puisqu'il aura bientôt dépasser son propre record -Titanic- au niveau des recettes). Il allie le fond et la forme. La forme à trois euros de plus pour la location des lunettes (d'où les recettes?) mais une belle forme quand même!
(Photo: Allocine)
Joann Sfar, dessinateur de BD à la base, le dit tout de suite: ce n'est pas un film, c'est un conte. La poésie et l'imaginaire sont omniprésents dans ce biopic assez peu commun. Si bien que, pendant la première partie du film, qui relate la vie du petit Lucien, il est parfois dur d'accrocher. On se sent perdu. On a regardé la bande annonce avant de venir (géniale, au demeurant, et à retrouver plus bas), et on ne comprend pas forcément pourquoi cela prend autant de temps d'en arriver à la musique. C'est peut-être une réaction de novice, mais après tout, je ne suis né que 5 ans avant sa mort. Et puis, au fur et à mesure que le film avance, on avance en même temps. On en vient même à comprendre les délires schizophrènes de Gainsbourg. Cependant, il faut, je pense, savoir un peu qui était et ce qu'était Gainsbourg pour comprendre certaines scènes.
C'est surtout du côté des acteurs -et surtout des actrices- que Gainsbourg (vie héroïque) brille. Car elles sont parfaitement interprétées, les muses de Gainsbourg. Anna Mouglalis en Juliette Gréco, Laeticia Casta en Brigitte Bardot, Lucy Gordon en Jane Birkin... Toutes sont plus convaincantes les unes que les autres, on comprend bien que Serge Gainsbourg (interprété au poil par Eric Elmosnino) soit tombé sous leurs charmes. La musique, mythique, permet elle aussi de donner encore un peu plus vie au film. Le Poinçonneur des Lilas, La Javannaise, Initals BB, Je t'aime... moi non plus, ou encore La Marseillaise version Kingston, Jamaica...
En tant que premier film, le pari de Joan Sfarr était plutôt risqué. Il en ressort une belle fresque biographique et poétique. Nous on en sort en sifflotant Initials BB. Le pari est donc plutôt réussi.