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Le futur Hôpital de Lanne, qui sous prétexte de nouveauté, de modernité et de compétence (excellence), est le moyen avancé afin de détruire les Hôpitaux de Tarbes et Lourdes. Partout en France les établissements de proximité sont sacrifiés au nom de la rentabilité financière et comptable et selon les nouvelles normes hospitalières imposées par les pouvoirs successifs. Curieusement, les impératifs de la loi « Bachelot » sont tus. Dans le même temps et sans attendre la construction du nouvel Hôpital, ils opèrent le déménagement de celui de Lourdes vers Tarbes. Sa fin est déjà programmée sans même que l’on soit assuré de la construction de celui de Lanne, mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres face à l’opposition grandissante que suscite le projet.
Tout est bon pour mettre en évidence les qualités du futur projet, sauf les coûts minimisés qui sont chiffrés au niveau local à 160 millions d’euros, alors que dans le même temps les estimations du ministère s’élèvent à 250 millions d’euros. En appliquant les prix officiels du coût du lit hospitalier x par 430, le chiffre est encore plus élevé. Ces chiffres ne comprennent que la construction des bâtiments , hors ce qui est à la charge des collectivités, plusieurs millions d’euros supplémentaires. Les équipements ne seront pas nouveaux comme ils veulent bien le laisser croire. Les équipements actuels et utilisés à Tarbes et à Lourdes , seront tout simplement transférés à Lanne. Une seule preuve y suffit, pas le moindre euro n’est prévu pour les remplacer. Le plateau technique exceptionnel et ses équipements, comme nulle part ailleurs, c’est de l’intox afin de favoriser une opération qui s’avérera pire que la situation actuelle.
Tout n’est pas dit, pire, ils osent mentir en affirmant qu’il n’y aurait que 180 postes supprimés. Ce nouvel établissement dont la mission est de remplacer les deux existants, comprendrait 430 lits. Le compte est facile, à Tarbes c’est 500 lits et Lourdes plus de 350. Cela 850 lits en court séjour pour les deux établissements et ils n’en proposent que 430. Nous perdrions ainsi plus de la moitié des lits et ceci est aggravé dans le département par des fermetures de lits à Lannemezan. Certes la médecine fait des progrès mais la ficelle est un peu grosse. Il en est de même pour les personnels, plus de mille à Tarbes et à Lourdes nous sommes à peu prés dans les mêmes proportions ramené au nombre de lits. Autre curiosité, ils n’annoncent pas les effectifs liés à l’Hôpital de Lanne mais on peut parfaitement appliquer les ratios de personnel par lit hospitalier pour estimer le nombre de postes qui seront pourvus. Pas même la moitié des effectifs actuels, comme le nombre de lits prévus et proportionnellement à celui ci.
Lors d’une réunion entre le Conseil Général des Hautes Pyrénées et l’ARH, les élus ont posé un certain nombre de questions qui sont restées sans réponse ,et que l’Assemblée départementale attend toujours . C’est curieux pour des gens qui se veulent sérieux et qui affirment maîtriser parfaitement le futur projet. Nous y reviendrons ultérieurement puisque le Comité de Défense des usagers à une idée précise sur ces questions. Nous voyons bien qu’il y a une manipulation grossière et grotesque et presque infantile quand à la méthode. Petit poisson deviendra grand et c’est l’inverse en réalité. Ils veulent sonner le glas de la Santé publique , c’est la seule certitude puisqu’ils le font partout, c’est leur politique et ils le disent clairement , « la santé est pour eux une marchandise » avec laquelle il veulent réaliser des profits. Tarbes et Lourdes ne sont pas des mondes à part.
Les enjeux sont clairs, comme pour tous les services publics privatisés, c’est le transfert des activités « rentables des secteurs de santé » vers le privé, ici comme ailleurs. Là est l’essentiel de la politique menée , ici comme ailleurs