On peut s’autoproclamer, en toute modestie, l’homme le + romantique de la terre (voir chronique précédente..non mais je rêve il se fait de l'autopromotion) et courir au cinéma voir l’adaptation sur grand écran de la vie de Serge Gainsbourg, considéré unanimement comme un homme à (très belles) femmes…
L’artiste n’étant pas forcément de ma génération, je gardais de lui une image un peu brouillée de ses
provocations de la fin de sa vie : le
billet de 500 francs brulé en direct à la télévision ou les « i want to
f…you » proférés à Whitney Houston en direct chez Drucker. Il me semblait
cependant fascinant, assez en tout cas pour me donner envie d’aller voir ce qui se cachait derrière cet artiste luttant constamment contre ses démons intérieurs.
La vision de Sfar épouse d’ailleurs ce point de vue et la grande réussite du film est de parvenir à nous attacher à cet homme. Personnage public assez peu aimable, toujours dans l'excès et la provoc', on le découvre dans le privé plus sensible, aimant ses différentes femmes, ses enfants, et surtout très complexé par son physique et son enfance.
Dans cet esprit, Sfar a choisit d'inclure dans l'histoire un personnage issu de son imagination, une marionnette assez hideuse qui l'influence du "mauvais coté". Et cette idée, certes déconcertante au début, brille par son originalité, et s'intègre parfaitement dans la forme onirique et poétique que prend le film.
Cela est d’ailleurs plus flagrant dans la première partie du film, qui relate son enfance d’enfant timide plus intéressé par la peinture que par le piano et qui doit apprendre ce que c’est qu’être juif sous l’occupation. Les scènes recouvrant cette période, ainsi que celles racontant ses premiers pas dans des piano bars, sont très réussies, notamment la rencontre avec Boris Vian/ 5 minutes de douce folie avec un Philippe Katerine totalement surréalistes..
Ensuite, et même si les acteurs jouent –presque- tous leur partition de manière saisissante (à commencer par Eric Elsomino qui, sans jamais verser dans l’imitation, offre une composition ébouriffante de Gainsbourg ), on a la nette impression d’assister à une succession de sketches de valeur inégale, et la dernière demi heure sur la descente aux enfers de celui qui se fait appeler désormais « Gainsbarre » est expédiée de façon bien trop désinvolte..
Cela étant, « Gainsbourg vie héroïque » reste une tentative très convaincante de marier imaginaire de bande dessinée et chanson française, à tel point que je rêve désormais de l’adaptation sur grand écran de la vie de feu ce génie de la chanson Pierre Bachelet, par Zep !!! (euh ces propos n'engagent que leur auteur)
Alors il peut revenir en troisième semaine Mister Chocoladdict?