Faire face à la burka
Publié le 25 janvier 2010 par Pascal_martineau
La première fois que j’ai vu, « en vrai », une femme recouverte d’une
burka, c’était dans le quartier populaire de l’Argonne à Orléans. Elle marchait dans la rue, à quelques pas derrière celui qui devait être son mari. L’image – la femme
couverte et la préséance de l'homme - m’est restée gravée fut et reste pour moi insupportable. Il y a quelque chose d’indécent et de violent même à se promener ainsi en public ou, pire, à obliger
quelqu’un à le faire. Quoi que l’on puisse dire de la liberté religieuse, on ne peut tolérer, dans notre société laïque et libre, que l’on réduise des êtres vivants – des femmes en l’occurrence –
à une telle indignité. Oui, je pèse mes mots. Si des femmes – puisque c’est un des arguments avancés par les partisans de la burka – se sentent menacées dans leur intégrité parce que l’on voit
leur visage, la solution de progrès ne peut être de les contraindre à le cacher. C’est la porte ouverte à toutes les régressions démocratiques. C'est notre société qui doit les protéger, pas un
morceau de tissu. Et même si certaines disent le porter par choix, il convient de ne pas s’y laisser prendre. Car je suis assez sensible à l’analyse d’Elisabeth Badinter qui assimile ce phénomène
à une dérive sectaire de l’islam, comme il en existe dans toutes les réligions. Or, demandez à un adepte de quelque secte que ce soit, il vous jurera toujours dur comme fer qu’il est totalement
consentant des sacrifices qui lui sont imposés. Il y a dans l’islam comme ailleurs des groupes tout à fait capables de procéder à des « bourrage de crâne » efficaces. Le pire est que
toute réponse à cette atteinte à la liberté de ces femmes risque de n'être pas satisfaisante. Voire même attentatoire à nos libertés collectives. C'est bien là un des buts poursuivis par les
extrémistes de tout poil qui par leurs actions, poussent les démocratie à restreindre ces libertés. Repensons à Matin Brun qui voit une société devenue totalitaire imposer la couleur
brune à l'ensemble des citoyens. Soyons assurés que ceux qui imposent aux femmes un tel acroutrement n'ont pas de la liberté et de la démocratie la haute idée que nous pouvons nous en faire.
Certes, « nous » avons contribué à créer les conditions de cette dérive en incitant des hommes et des femmes, exclus de notre citoyenneté à cause de leurs origines, la couleur de leur
peau ou leurs coutumes, à se réfugier dans les mirages d'une vision sécuritaire de l'islam.
Cependant, le pire serait de ne rien faire, de rester indifférents, de se voiler la face.