J'ai d'abord trouvé les deux personnages principaux irritants et prétentieux, détournés de la vie sous prétexte d'un trop plein d'intelligence, ce qui m'a paru pour le moins douteux...
Mais, au fil des pages, progressivement, les personnages changent, communiquent, se rencontrent, aiment et tout s'arrange et devient plus intéressant ...
Le goût de l'art et des lettres prend enfin un sens, la vie de la cinquantenaire et de l'adolescente frémit bienheureusement.
Miraculeusement, grâce aux petits riens de la vie qui font tout, une petite fille de douze ans accepte de se lancer dans la sienne avec joie, et espoir, et Renée, femme mature, semble pouvoir mourir avec le même assentiment...
C'est donc à peu près au milieu du récit que j'ai commencé à aimer ce livre et à suivre l'évolution des personnages avec intérêt et plus d'indulgence...
L'attitude résolument négative et fermée au monde des deux protagonistes m'a énervée.
Le trop plein de culture et d'intelligence qui nous est présenté aurait du permettre à la concierge de sortir de ce monde au lieu de s'y enfermer et à l'adolescente d'avoir l'intuition qu'il en existe un autre, au delà de son immeuble chic parisien...
A quoi leur sert cette culture et cette intelligence si c'est pour être cyniques, méchantes et fermées comme des huîtres ?
Peu à peu on découvre la faille qui empêche ces deux êtres de s'exprimer : le manque d'amour. L'une et l'autre sont ou se sont senties mal aimées, abandonnées, non accompagnées.
C'est à cause de la misère pour la concierge et du mal dépressif d'une mère sous médicaments pour la jeune fille riche et très favorisée.
Même souffrance, au fond, pour des causes et des maux de milieux différents, mais qui malmènent l'enfance chacun à leur manière.
La phrase clé du roman est sans doute une citation de la première phrase d'Anna Karénine : "Toutes les familles heureuses se ressemblent mais les familles malheureuses le sont chacune à leur façon."
Cette phrase, échappée par la concierge fera qu'elle sera démasquée par le nouvel arrivant dans l'immeuble, Ozu. L'arrivée de ce dernier changera beaucoup de choses...
Ozu, résident riche, cultivé et japonais, insuffle du plaisir, du sens , des sentiments et des émotions positives dans la vie des deux femmes malheureuses.
Celui là semble être plus doué pour la vie! à son apparition, le livre devient plus palpitant et la métamorphose des deux héroïnes est plutôt intéressante...
J'ai bien aimé cette lecture, mais... je ne participe pas à la liesse générale...Ça n'est pas le coup de coeur de l'année pour moi..; peut-être avais je trop lu de bonnes critiques avant de le découvrir... J'ai presqu'été déçue...
Un extrait et une dédicace de l'auteure, sur Passion du livre.com
Le site de Muriel Barbery, avec de belles citations, illustrant les magnifiques photos de Stéphane Barbery.
Une interview de l'auteure sur le site FNAC .
Les avis des blogueurs : chez Bons livres bons amis; Le Lab; La cave du docteur Orlof; Chez Lo; Da Pingui Weblog 2.0; Trough my eyes; Monde virtuel;Enlivrez vous;BMR et MAM;
Des commentaires très critiques, sur le bien nommé Acide Critique; ainsi que sur Blogculturel; peut-être chez Ekwerkwe; surtout sur Bigbangblog!
Des commentaires très positifs chez Cuné; Journal d'une lectrice; Les lectures de Florinette; Clarabel;