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"Il nous faudrait une bonne guerre" (pour construire l'Europe)

Publié le 25 janvier 2010 par Edgar @edgarpoe
Un ami euromorose me signale une interview décoiffante de Jean Quatremer, le journaliste de gauche Libération qui couvre les questions européennes.

Désolé pour les écolos-gentils et les doux rêveurs qui s'imaginent encore que l'Union européenne est un grand truc sympa où les jeunes se tendent les mains par delà les frontières.

Interrogé sur Copenhague, Jean Quatremer se réjouit que la peur du réchauffement climatique ait suscité un début de mobilisation européenne. il prolonge ainsi son raisonnement :

Sans cette peur immédiate, chaque Etat aurait fait prévaloir ses intérêts immédiats. On peut pousser ce raisonnement un peu plus loin : je pense que ce n’est que lorsqu’un conflit armé sera à nos portes ou qu’une menace directe contre l’Europe se manifestera que nous créerons une défense européenne commune, expression de la puissance européenne. La paix est en effet un moteur devenu insuffisant de l’intégration communautaire : elle l’a certes justifié à ses débuts, mais déjà la menace soviétique a servi d’aiguillon. Depuis la chute du communisme, il y a une véritable perte de sens que les référendums négatifs ont manifesté : « pourquoi faire l’Europe alors que la paix semble acquise ? » ont semblé se demander les citoyens. Je constate donc à regret que les conditions de formation d’un Etat-nation semblent indépassables : une identité commune ne semble pouvoir se forger que dans le fer, le feu et le sang, que dans l’opposition à l’autre.

Bientôt la gentille Union européenne qui nous rend si forts passera des appels d'offre pour chercher le meilleur ennemi commun : le russe ? Ennuyeux, ils ont des armes atomiques, ça pourrait mal tourner. Le chinois ? Pareil mais en pire, et en plus pour le moment le chinois tient la tutelle américaine entre ses mains, à travers un gros matelas de t-bonds. L'arabe et le musulman ? Parfait ! Dézinguer du bronzé, ça va nous faire de bons européens... A ce compte là, Eric Besson et Nicolas Sarkozy ne sont pas des épiphénomènes, ce sont juste des bastions avancés de la barbarie européenne qui vient... Et les scanners aux aéroports, les Hadopi et autres atteintes à la liberté ne sont que des zakouskys par rapport à ce qui nous attend - avec les compliments de Libération.


On peut balayer ces foutaise d'un revers de la main en retenant que Jean Quatremer n'engage que lui. Venant cependant d'un homme qui a reçu le prix Louise Weiss du journalisme européen en 2006 et le prix grec du journalisme européen en 2009, on peut tout à fait penser que ces avis barbares ne font que refléter l'opinion de la classe bruxelloise, avide de contrats de défense privatisés. Charmant.


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