Depuis une heure, je n'ai pas zappé de chaîne. Je ne me suis pas malencontreusement assis, non plus, sur la télécommande. J'ai commis une erreur cependant, je me suis autorisé a cligner des yeux, plusieurs fois dans la soirée.
Mais rien n'y fait, une heure que ca déroule et personne n'a prononcé le mot "dette". Les français ne semblent donc pas s'en inquiéter. Paradoxalement, c'est pourtant le centre du problème et la raison principale de l'inaction Etatique à laquelle rêve n'importe quel bon français qui se respecte.
La dette donc, abyssale. Les déficits, gigantesques. Le risque, très bientôt, de voir la note de la France dévaluée et ainsi le risque (spread) s'accroître sur toutes les opérations financières à venir de nos entreprises (et pas que celles du CAC...).
Alors le lait c'est bien, Renault c'est super, les patrons, on le sait, sont des salauds, le chômage c'est grave, la situation dans les hôpitaux c'est sérieux. Tout ca, c'est même largement plus grave que les centaines de milliards de dettes que notre pays ne cesse de créer.
22h30, fin d'émission, le mot "dette" n'a pas été prononcé une seule fois. En matière d'aveuglement, on a rarement fait mieux. Respect. Ces conversations auront prouvé (une nouvelle fois) deux choses. D'abord que la pensée politique bâtie sur des bases citoyennes (et uniquement) ne constitue pas un projet. Ensuite, plus grave peut-être, que les français n'ont pas vraiment conscience, semble t-il, du risque et de l'urgence de la dette.