« The cove » ( La baie de la honte) de Louie Psihoyos
( EuropaCorp)
Sortie cinéma : 30 septembre 2009
En DVD le : 3 février 2010
Après avoir vu un tel documentaire, il est évident que l’on ne peut rester sans voix. Des dauphins se font massacrer par milliers dans la baie japonaise de Taiji, interdite à tous les étrangers.
Une baie quasi paradisiaque , mais l'enfer des dauphins
Il s’agit au départ de sélectionner les meilleurs spécimens pour les parcs aquatiques du monde entier, afin qu’ils fassent les zigotos devant des spectateurs abrutis d’étonnement. Je sais de quoi je parle j’en ai fait partie.
Les bêtes rejetées de la sélection nipponne sont alors tout bonnement massacrées, pour devenir de la viande de consommation courante. Taux de mercure, compris. Au pays du soleil levant, nous dit-on c’est culturel . Mais quand les instigateurs de la révolte , chapeautée par l’Oceanic Preservation Society ,traînent leur micro dans les rues de Tokyo, les habitants disent ne pas être au courant de cette entreprise de destruction et le dauphin, ils ne savent pas le goût que ça peut avoir . « Parce que ça se mange, ces p’tites bêtes là ? » interroge interloquée une dame, vieille et respectable.
Il faut voir avec quelle virulence les responsables de la tuerie protège le site incriminé. Il est interdit aux touristes, interdit d’y prendre des photos , et dès que vous montrez ne serait ce que le bout du nez, une dizaine de pêcheurs vous tombent dessus , vous insultent et vous prennent en photo.
Simon Hutchins,de nuit tente d'ouvrir un brèche dans le dispositif des pêcheurs
Pour mener à bien les différentes expéditions,dont le but ultime est une opération secrète destinée à rapporter des images de la petite baie isolée, l’Oceanic Preservation Society a mis en place une équipe de choc :cadreurs et preneurs de sons sous-marins, océanographes et plongeurs en apnée…
C’est raconté intelligemment quasiment à la façon d’un thriller . Il y a beaucoup de suspense,et de tension , quand les équipes chargées de prouver l’existence de cet abattoir à ciel ouvert , interviennent de jour ( elles sont immédiatement prises en charge par des autochtones qui ne les lâchent pas d’une semelle ) ou à la faveur de la nuit , à l’aide de caméras infrarouges.
Louie Psihoyos, à gauche pendant la préparation des faux rochers
Il s’agit cette fois d’installer de mini caméras , planquées dans de faux rochers, confectionnés par des professionnels d’effets spéciaux pour le cinéma . Elles révèleront sans contestation possible le massacre perpétré dans cette baie .
Le fonds documentaire demeure, à travers l’évocation des données scientifiques, techniques et humaines . De nombreux spécialistes de la mer , témoignent, ainsi que des politiques et même des surfeurs dont la complicité avec les dauphins n’est plus à démontrer. Des planchistes ont été sauvés par ces cétacés, parce qu’ils ne pouvaient plus revenir vers la côte, ou devant la menace d’un requin.
J’avais envie de garder le meilleur pour la fin . Qui se « cache » derrière tout ça ? Un certain Richard O’Barry qui dans les années soixante nous a fait rêver comme c’est pas possible avec la série TV, Flipper le dauphin
Au fur et à mesure que ce dresseur de l’époque les approchait , il constate que l’animal n’est pas uniquement fait pour le cirque , et surtout que son intelligence est infinie.
Depuis , devenu un défenseur acharné de la cause , il soulève des montagnes, pour faire cesser par tout dans le monde , le mal que l’on peut faire aux dauphins .
Luc Besson a pris le relais de ce combat en distribuant le film en Europe et en assurant une promotion effrénée. Un joli clin d’œil du réalisateur de « Le Grand bleu » que l’on retrouve dans des bonus également passionnant , avec un making of ( eh oui ) et des documentaires inédits sur le même sujet . A voir , à entendre, et à défendre absolument .