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La panne caoutchouc (ou la crevaison) est une réalité haïtienne comme les faux-ongles en plastic sur le boulevard St-Laurent, il y en a partout. Pour le moment, l’aide a fait un ‘flatte’ comme on dit chez nous. Rien ne se rend aux sinistrés. Ni Judaine, Paul, Raymond, Benito, Marie-Carmel ou Thony, des employés de notre projet qui vivent dans des camps, n’ont reçu d’aide de l’État ou des organisations internationales. Nous leur avons assuré un accès minimal à certains produits (pâtes, riz, biscuits secs, fèves, café, conserves de légumes et de sardines), à de l’eau et à de l’argent liquide pour survivre, mais rien pour répondre à leur besoin. Dormir à la belle étoile peut avoir un petit quelque chose de romantique, mais le contexte ne se porte pas vraiment à ce genre de passion. La patience fait vite place au découragement et mes ‘jokes de mononcle’ commencent à perdre leur effet sur le moral des troupes. Il va me falloir des Nations Unies bientôt !