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Toute la rédaction du Blog d’Isaac se mobilise sur ce dossier essentiel. Puisqu’il concerne la majorité des français et l’un des systèmes de solidarité inter générationnelle les plus important au monde : le régime de retraite par répartition français.
Quelques compléments d’informations suite à la publication du premier article :
1/ Est ce grave docteur ?
Oui d’une certaine manière puisque le système actuel ne peut pas tenir dans les décennies qui viennent sans changer quelque chose. Ce n’est pas pour autant la panique : rappelons que le système est resté équilibré jusque 2006 et que les déficits récents sont simplement dûs à la dégradation économique de ces dernières années avec un taux de chômage plus important et un nombre de départs en retraite anticipée plus important. De plus, les projections de population active (taux de natalité et immigration principalement) ont nettement été révisées à la hausse depuis le coup d’alarme de 2003 ce qui devrait conduire à des déficits 2 fois moins élevés que prévus en 2040. Enfin il faut croire que les progrès technologiques à venir et la productivité / croissance générées permettront de changer la donne d’ici 30 ans. Une illustration pour relativiser : pour maintenir le système actuel d’ici 2040 (niveau de pension pour même durée de cotisation), il faudrait par exemple augmenter les cotisations (salariales ou patronales) régulièrement de 0,37% par an, ce qui ne paraît pas insoutenable. Contrairement au discours entendu ça et là, il n’y a donc pas lieu de paniquer et l’enjeu vaut bien le temps de la réflexion, indépendamment de toute idéologie.
2/ Alors que faire ?
L’équation a pour variables : le niveau de cotisation des actifs, la durée de cotisation des actifs et le niveau de pension des retraités (taux de remplacement).
Pour ce qui est de la durée de cotisation des actifs, il faut bien prendre en compte l’évolution des carrières depuis 30 ans : alors qu’en 1970 l’âge moyen d’entrée sur le marché du travail est de 17,6 ans et celui de sortie de 64,6 ans, il est aujourd’hui de 22 ans et 59,1 ans. Ce qui fait évoluer la durée moyenne de cotisation de 47 ans à 37,1 ans. Reculer l’âge de départ en retraite s’inscrit donc à contre courant de cette évolution régulière depuis des années et le problème de l’emploi des seniors aujourd’hui le confirme. Notre société ne semble pas prête aujourd’hui à faire une place au travail des plus de 59 ans. Ce qui est donc en jeu lorsque l’on parle d’allongement de la durée de cotisation alors que le problème du travail des seniors n’est pas réglé, c’est le la baisse du niveau de pension des futurs retraités (et donc de leur pouvoir d’achat) qui, partant en retraite avant la durée fixée de cotisation, ne toucheront pas leur pension complète.
Enfin, la pénibilité des métiers est importante ici puisqu’il s’agit de vérifier la justesse des redistributions du système : en effet, lorsque la corrélation entre le niveau de salaire actif et l’espérance de vie est importante, il est démontré que le système de retraite est régressif, dans le sens où il redistribue les ressources des agents les plus pauvres vers les agents les plus riches. Ça fait réfléchir…
Pour ce qui est du niveau de cotisation des actifs, c’est difficile de demander aux salariés qui cotisent aujourd’hui de cotiser plus, sachant qu’ils seront de moins en moins nombreux dans les années qui viennent et que leur besoin de ressources est plus important que celui des seniors (acquisition du premier logement, financement des enfants, …). Le système actuel garantit en moyenne un niveau de vie équivalent entre actifs et retraités, on risque de renforcer un système déjà présent aujourd’hui : les grands parents retraités qui soutiennent financièrement leurs petits enfants actifs. Il reste à trouver d’autres sources de revenus. L’idée lancée par Isaac est intéressante : après tout le capital a bien à voir avec les hommes et les femmes qui génèrent la valeur ajoutée dans les entreprises et ce serait un juste retour des choses.
Pour ce qui est du niveau des pensions des retraités : le niveau actuel garantit en moyenne aux retraités un pouvoir d’achat équivalent aux actifs (le niveau de pension est inférieur aux salaires actifs mais les charges le sont aussi – charges familiales, logement…). Cela étant dit, la moyenne peut cacher la réalité vécue. Ci-dessous une représentation des niveaux de pensions en 2004.
On voit donc bien la disparité des pensions : 17% des pensions sont inférieures à 600€ par mois, 17% des pensions sont supérieures à 1800€… Si il faut ré-étudier le niveau des pensions distribuées, il est donc indispensable de travailler dans le détail, pour ne pas appauvrir un peu plus ceux qui vivent déjà avec très peu.
df.
Merci à Martin Vidberg pour ses illustrations toujours drôles et pertinentes. http://vidberg.blog.lemonde.fr/
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 25 février à 22:50
Vous etes bien optimiste vous evidement que le systeme marchait bien ,la pyramide des ages était tres favorable Seulement la ,apres la descente la cote en vérité ,le systeme va couler tot ou tard et vous le savez tres bien Ils peuvent se plaindre les retraités actuels mais ils sont en train de préparer les cordes qui penderont leurs petits enfants on ne peu pas baisser les pensions Déja il faudrait les harmoniser ,une retraite ce n'est pas un salaire plus de 1500 euros de retraite c'est scandaleux alors que des salaries tirent le diable par la queue pour elever leur famille Meme en augmentant la durée et le montant des cotisations ca ne suffira pas Alors oui ,il faudra aussi baisser les pensions mais comme aucun gouvernement n'ira jusqu'au bout et jour le systeme fera faillite Nous cotisons donc a fond perdu pour nos cher retaites actuels