Je n’avais pas forcément prévu cette date dans mon agenda concert de ce début d’année, trop de groupes à voir en janvier/février, un problême de riche je sais. Grâce à Grandcrew (et Cécile qui m’a prévenu du début du concours) j’ai eu la chance d’assister au concert d’Owen Pallett à la Maroquinerie.
Le trajet jusqu’à la salle de l’Est parisien est toujours un peu compliqué pour moi, l’habitant du Sud parisien, mais ce trajet restera comme l’un des plus compliqués du genre, la faute à un maudit salon (lingerie ?) Porte de Versailles qui empêchait toute tentative d’incursion dans la ligne 12 deux stations plus loin. 20 bonnes minutes à voir les métros bondés défiler toutes les 4 minutes sous mes yeux et puis enfin une minuscule ouverture, un peu forcée, à la parisienne. Du coup l’arrivée à la salle de la rue Boyer se fait avec un peu de retard et la première partie ne m’a pas attendue pour débuter. La salle est pleine à craquer ou presque, impossible de circuler et de trouver une place correcte pour voir le concert, surtout avec la géométrie particulière de la Maroquinerie. Je fais contre mauvaise fortune bon coeur et décide d’écouter les titres de I Come From Pop, trio brestois en charge d’ouvrir le bal. Je n’aperçois pas bien voire pas du tout la scène mais ce que j’entends me plait bien voire beaucoup. C’est à la fois pop, folk et noisy, j’ai du mal à dire à quoi cela me fait penser, ce qui est plutôt bon signe. Certains trouvent apparemment ça chiant alors que moi, au contraire, je trouve ça frais, original et vraiment bien rodé en live. Un groupe à suivre et à voir dans de meilleures conditions en ce qui me concerne.
Je rejoins Cécile et Stéphane qui sont postés près de la scène afin que Stéphane puisse faire des photos pour IPR. On papote un moment et c’est déjà l’heure d’Owen Pallet a.k.a Final Fantasy. Je n’avais pas spécialement accroché à ses précédents travaux sous le nom de Final Fantasy, je n’avais pas trop creusé à vrai dire, mais son nouvel album « Heartland« , le premier sous son vrai nom, est un petit bijou. D’abord seul sur scène, le Canadien est ensuite rejoint par un guitariste/batteur (Thomas Gill). Comme Andrew Bird, autre violoniste de talent, Owen Pallett construit ses morceaux comme une sorte de puzzle qu’il assemble pièce par pièce avec son sampler. L’exercice est toujours spectaculaire à voir en live et le public est particulièrement réceptif ce soir. Pourtant, malgré la qualité de l’interprétation et des titres, je trouve qu’il manque quelque chose pour que cela fonctionne parfaitement. Les titres d’ « Heartland » en live manquent d’envergure par rapport à la version album. Les cuivres par exemple, très présents sur l’album, sont absents sur scène-et c’est bien dommage. Owen Pallet mériterait d’avoir un backing band digne de ce nom pour l’accompagner, un peu à la manière d’Andrew Bird, qui n’hésite pas à s’entourer de plusieurs musiciens sur scène.
Le concert est malgré tout plaisant, le public écoute religieusement et applaudit chaque titre chaudement. Le set se termine par Lewis Takes Action et Lewis Takes Off His Shirt, deux de mes titres préférés du dernier album. Le public réclame et obtient un premier rappel de 2 morceaux sur lequel Owen semble un peu ailleurs, s’y reprenant à plusieurs fois pour une partie de chant, se mélangeant les crayons avec le sampler ou perdant son archet en plein morceau. Le public ne lui en tient pas rigueur au contraire, les encouragements redoublent. Alors que l’on croit en rester là pour la soirée, la salle commençant à se vider, le groupe revient pour un dernier titre accueilli comme il se doit. Au final une belle performance mais un goût d’inachevé car l’ensemble gagnerait à prendre un peu plus de volume. Next time maybe.