Nicolas Sarkozy pourra bien raconter ce soir ce qu’il veut , la question est de savoir s’il sera entendu. Il est peu probable qu’à la fin de l’exercice, le regard porté par les français sur sa personne et ses actions soit changé. La faute à une parole présidentielle élimée, décrédibilisée par des mensonges à répétition. La faute également à ce que beaucoup considèrent comme le boulet du président, le péché originel de son mandat : le pacte du Fouquet’s du 6 mai 2007. Autant dire que le zapping est permis.
Sale temps pour les journalistes politiques pris entre l’enclume et le marteau. Suspectés de servilités, ils sont les premières victimes de l’exécutif qui leur préfère des français du cru et un animateur, Jean-Pierre Pernault, plus goûté pour ses qualités de bateleur de produits du terroir dans une grande surface que, comme redoutable journaliste politique au sens noble du terme.
Faute de contradicteurs avisés dotés a priori d’une certaine crédibilité sur des dossiers techniques (retraites, pouvoir d’achat, encadrement des hauts salaires et des bonus), Nicolas Sarkozy ne devrait pas avoir de malaise vagal dans ce qui devrait ressembler à une balade de santé. Il pourra raconter tout et n’importe quoi sans craindre de se faire bousculer. VGE s’invitait chez les braves gens avec son accordéon, Nicolas Sarkozy préfère les faire venir sur un plateau de tv. Vieille technique qui consiste à trouver un ou des faire-valoir. Café du commerce contre buvette de l’Elysée. Pour déterminer la qualité de la piquette on a toujours tort de se fier à l’étiquette.
“Enrichissez-vous”. De Guizot à Sarkozy il y a plus qu’un fossé. Le premier s’adressait au pays dans son ensemble, le second à ses amis de la bande du Fouquet’s. L’affaire Proglio témoigne de la saturation d’une opinion publique qui se refuse désormais de boire la coupe jusqu’à la lie. Un héros anonyme aura-t-il le courage de le clamer ce soir en direct à la face présidentielle ?
Ceinture pour les uns, cadeaux pour les autres. Bien avant EDF servi sur un plateau à l’ami Henri, Nicolas a fait beaucoup plus fort. Début octobre 2009, l’ouverture des jeux d’argent sur Internet est venue remplir les poches des membres les plus éminents de nos joyeux fêtards. On ne manquera pas à cet égard de se rafraîchir la mémoire en parcourant un article du quotidien le Monde en date du 7 octobre.
Médiapart dans une série d’articles se propose de répondre à une interrogation largement partagée : “Comment faire fortune sous Sarkozy ?“. Laurent Mauduit décrypte de façon archéologique le parcours de Stéphane Courbit dans un film dont le titre pourrait être “la soif de l’or”.
Côté films justement, il semblerait que la concurrence soit vive pour soirée “événement” selon TF1. Trop au goût de l’Elysée selon Le Point . Nicolas Sarkozy n’aurait pas apprécié d’être mis en concurrence avec FBI : portés disparus (France 2) et Star Wars (M6). La prochaine fois c’est sur, il passera en simultané sur toutes les chaînes.
Jeu de briques
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Pacman
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