Hier j'étais au travail. Avec un journaliste, nous étions chargé de confectionner des flashs de 2'30. Nous voulions commencer notre brève sur la situation en Haïti par le sonore de cet homme :
Mais cela nous a été refusé par la rédaction en chef pour "ne pas faire d'anti-américanisme". Quitte à taire une préoccupation d'une partie de la population. En revanche, dans un sujet que nous diffusions, on pouvait voir d'autres haïtiens applaudir la venue des américains et dire qu'ils étaient contents de recevoir leur aide. Ce qui n'était pas du pro-américanisme. Alors que nous recevons des réactions contradictoires par le biais des images d'agence, notre antenne n'en a reflété qu'une partie, opérant comme un filtre.
Pourtant au regard de l'Histoire qui lie Haïti et les Etats-Unis, largement ignorée en occident, il n'est pas du tout incongru de poser la question d'une nouvelle occupation.
Si la Russie avait envahie la Tchétchénie avec 20 000 soldats à la suite d'un tremblement de terre, tout en affirmant réaliser une opération humanitaire, nous aurions émis beaucoup de réserves ici en occident, et l'avis d'un tchétchène dubitatif n'aurait pas constitué de l'anti-russisme. Pourtant, les situations sont parfaitement comparables. ...