Comédie anglaise de l’année 2009, In The Loop est surtout un vrai film british’ au premier sens du terme, et un moment de grâce dans la démonstration d’une autre stupidité : la politique.
Il pourrait être facile de simplifier les relations diplomatiques internationales, et la gestion interne des gouvernements, à des individus perdus dans la masse, mais In The Loop l’aborde de manière plus intelligente. Plutôt que de déverser un flop acide sur le Royaume Uni et les États Unis, le film prend parti de suivre les assistants parlementaires et quelques responsables de seconde catégorie, lancée dans le grand bain de la diplomatie et des bons mots entre deux alliés de cinquante ans. Et on atterrit dans un monde à la Monthy Python, ou presque. L’image donnée n’est pas très flatteuse, entre la recherche aveugle de bouc émissaire, les politiques inutiles et les assistants dépassés, on tourne en pleine comédie. Un peu cynique, dépeignant la stupidité accrue des décisions prises, dans une absurdité totale du contexte global, In The Loop s’avère irrévérencieux et foncièrement anglais dans le genre.
Il faudra par contre s’accrocher aux dialogues pour suivre l’ensemble des choses, jouant principalement sur les mots et le verbe. In The Loop ne déroge pas à la bonne habitude anglo-saxonnes et débite du mot à la seconde, et c’est peu dire que l’on reste dans la vertu et la chasteté. Si c’est un plaisir infini que de suivre les pérégrinations de ce cher député anglais plongé malgré lui dans une crise frôlant la guerre américano-anglaise (bien qu’exagéré, même si le film démontre qu’on joue ici sur des détails), avec son jeune assistant un peu perdu, on navigue en eaux troubles, et le film aurait pu accélérer pour gagner en rythme. Un film d’une absurdité folle dans un monde étrange. Très réaliste donc.