Alors que les limites du PIB comme indicateur unique de progrès ont été démontrées par le rapport Stiglitz paru en 2009, ce dernier avait aussi montré les limites d’un indicateur synthétisant toutes les caractéristiques économiques, sociales et environnementales. Ainsi, l’Etat français réfléchit à un panel de 15 indicateurs reflétant les 9 défis stratégiques du développement données par l’Union Européenne.
Définir les grands défis du développement durable
Six ans après le début de la première Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD 2003-2008), le contexte a radicalement changé : prise de conscience du changement climatique, Grenelle de l’Environnement et crises économique et financière ont accéléré le changement des mentalités, faisant du développement durable une priorité pour tous.
La stratégie nationale de développement durable 2009-2012 est en cours d’élaboration en concertation avec les partenaires socio-économiques et environnementaux.
La nouvelle SNDD 2009-2013 espère donc donner un cadre de référence et d’orientation plus complet pour l’ensemble des acteurs privés et publics. Elle adopte pour ce faire les 9 défis-clés issus de l’architecture de la stratégie européenne de développement durable :
19 « indicateurs phares » pour changer de vision du progrès
En septembre 2009, le rapport Stiglitz – Sen – Fitoussi lancé par Nicolas Sarkozy avait mené une première réflexion sur les indicateurs pertinents en termes de développement durable. Après avoir montré les limites du PIB comme indicateur unique de progrès économique et social, ils ont montré qu’il était nécessaire de développer une palette d’indicateurs pour tenir compte du bien-être et de la soutenabilité du système économique. Ce tableau de bord prendrait en compte des indicateurs exprimés en termes monétaires et des indicateurs exprimés dans leurs propres unités, sans traduction dans un « PIB vert », une « Epargne Nette Ajustée » ou une « Empreinte Ecologique » qui forment un agrégat de données disparates qu’il faut exprimer dans la même unité. Ceci implique que ces indicateurs font appel à une dose d’arbitraire et à une grande incertitude dans le chiffre final. De plus, ces indicateurs pourraient augmenter alors même que l’environnement ou le climat social se dégrade tout de même, ce qui créerait à terme des répercussions graves pour l’ensemble de l’activité, et donc pour l’ensemble de l’indice agrégé.
A la suite de ce rapport, une Commission associant des représentants du CESE, du CNIS, de l’INSEE et du CGDD a donc proposé un panel de 41 indicateurs nouveaux et 18 autres à examiner ultérieurement. Et parmi ces indicateurs, elle en a mis 19 en avant, les considérant comme les 19 « indicateurs-phares » qui répondent le mieux aux différents défis du développement durable.
L’avis Sequovia
La forme d’un tableau de bord innovant et représentatif est cependant assez séduisante, et reprend bien les conseils donnés par le rapport Stiglitz. Et même si les choix des paramètres « les plus représentatifs » se font toujours au détriment d’autres importants, ce baromètre permettra de mettre mieux en avant le niveau réel de vie des Français, mais aussi les interactions qui existent entre eux et avec leur environnement.
Enfin, ce baromètre devra encore être affiné, notamment pour être plus facile de communiquer auprès du public sur ces enjeux cruciaux.
Il est à noter que de nombreuses entreprises et collectivités suivent ce même élan : pour mieux diriger et piloter leurs choix, elles se dotent d’indicateurs (microéconomiques cette fois) qui leur sont propres et qui prennent en compte leur impact social et environnemental dans leur stratégie à court ET long terme, donc durable. Ce raisonnement rend leur activité pérenne, et devrait se généraliser de par l’impulsion de la nouvelle SNDD.