Les 3 E

Publié le 25 janvier 2010 par Dominique Lemoine @lemoinedo

L'écologie a longtemps été considérée comme l'adversaire de l'économie
L'économie libérale s'est détournée de la dimension sociale que l'on commence seulement à redécouvrir dans les domaines de l'économie "verte", du commerce équitable et de l'économie sociale et solidaire.
Alors bien sûr, certains profiteurs profitent de la "Green Economy" pour faire de très gros profits et d'autres verdissent leurs discours pour se donner l'image qu'ils ne peuvent pas revendiquer dans les faits.
Nous ne vivons pas dans une société parfaite et cela a existé de tout temps et continuera à exister mais il ne faut pas s'arrêter en considérant que nous sommes dans un marketing écologiste bien organisé et lucratif.
Il ne faut pas hésiter à dénoncer ces agissements qui risquent de construire une bulle qui conduira à mettre en place une illusion écologiste dévastatrice.
En revanche, il y a de nouveaux métiers à inventer, à créer ou à développer afin que le développement économique ne soit pas prédateur de la terre, de l'atmosphère et des hommes mais qu'il s'inscrive, au contraire, dans une vision humaine, sociale et solidaire.
Il y a de nombreux champs d'investigation qui vont de l'économie de la connaissance, du passage du produit à l'usage, du développement de l'efficacité énergétique, de l'énergie qui sont autant de challenges à relever.
Dans le monde, les "plans Verts" fourmillent :
  • aux Etats-Unis, l'administration a fortement investi dans ce domaine et envisage la création de 450 000 emplois verts dans un premier temps (4 fois plus à terme)
  • en Chine, le gouvernement prévoit une enveloppe de 440 milliards de dollars pour développer l'énergie solaire et éolienne
  • en France, le Grenelle de l'environnement et le dernier rapport du Ministère de l'Ecologie et du Développement Durable concernant les différentes filières vertes en fonction de leur maturité technologique et de la maturité du marché identifie parfaitement les enjeux économiques, écologiques et en terme de création "d'emplois verts"
  • de nombreux autres pays que l'on ne peut pas tous citer dans cet article (Corée, Japon, Brésil, Grande Bretagne...) mobilisent d'importants moyens financiers pour développer "l'économie verte"
Une question se pose alors : ces actions sont-elles crédibles ou sommes-nous dans le domaine de "l'illusion verte" ?


Il s'agit principalement de se désintoxiquer de l'énergie fossile en apportant une rupture dans la relation croissance/CO2
Et tout indique que nous avons les moyens de procéder, par étapes successives à cette desintoxication.
C'est aussi appliquer dans le domaine de l'environnement les préceptes bien connus dans celui de la santé : il vaut mieux prévenir que guérir !
Dans son rapport, le britannique Nicolas STERN évalue entre 5% et 20% du PIB mondial le coût de l'inaction face au changement climatique.
Mais, l'économie verte ne s'arrête pas à la seule "rupture" de la relation croissance/CO2, elle intègre également la solidarité, l'équité, la juste redistribution ce qui doit nous conduire à remettre en cause la toute puissance aveuglante du sacro-saint  PIB.
En effet, le PIB a doublé en 25 ans au niveau mondial tandis qu'un cinquième de l'humanité ne partage que 2% du revenu mondial.
Le rapport que le prix Nobel d'économie Jospeh Stiglitz a remis au Président de la République montre bien les limites de notre principal indicateur économique puisqu'il recommande d'intégrer d'autres indicateurs comme le BIB (Bonheur Intérieur Brute), l'indice de développement humain, l'empreinte écologique...
L'économie ne peut fonctionner que si des profits sont réalisés mais ceux-ci doivent être en juste proportion et doivent faire l'objet d'une juste redistribution.
C'est un véritable projet de société que nous avons à construire.
Mais cette société nouvelle ne peut naître que si l'on accepte d'un côté de sortir de la logique économiste actuelle et que si les écologistes acceptent de sortir d'une certaine idéologie qui bloque souvent la société et l'innovation.
Le temps est venu de développer cette économie verte, créatrice d'emplois et respectueuse des hommes et de l'environnement. Cela nécessite un travail collectif pour changer nos habitudes afin de construire cette civilisation nouvelle qui laissera une empreinte de bonheur et de bien être aux générations futures.
De grandes choses sont possibles si...
Dominique Lemoine